Il existe à Marche-en-Famenne, à deux pas du rond-point de la Pirire, un vaste parking non utilisé, barré par des blocs. On a parlé de plate-forme multimodale et d’y implanter un hôtel. Mais comme Soeur Anne… le Bourgmestre André Bouchat ne voit rien venir et il revient sur les nombreux épisodes de la saga.
"À l’époque, le Ministre de la Communication, Jean-Luc Dehaene, avait pris un arrêté invitant les communes à faire du stationnement en un endroit pour les poids lourds. Entretemps, le dossier a progressé avec une rapidité namuroise au super superlatif. José Darras convient du principe et André Antoine, la mandature après, le réalise et on inaugure la plate-forme intermodale de Marche en juin 2016. Depuis l’époque, le transport et les poids lourds ont complètement changé. Dans les camions, avec un chargement assez précieux, les chauffeurs aiment avoir leur véhicule à proximité pour avoir une surveillance. Les poids lourds n’y viennent pas. Par contre, il y a des débarquements, fréquents, de camps de gitans. Nous les laissons, sur place 8 ou 15 jours par humanité. Mais, ils commencent à se servir de l’endroit comme d’un camp fixe à demeure ".
Un dossier compliqué
"La SOFICO, qui est le bras armé de la Région Wallonne pour valoriser les excédents de voirie appartenant à la Région Wallonne quand il y a une destination commerciale, vient nous trouver en nous disant qu’il faudrait bâtir un hôtel pour avoir un droit de regard sur le parking et valoriser financièrement ce lopin de terre de 2 hectares et demi, explique André Bouchat. Nous avons dit oui d’emblée et les années ont passé. Chaque fois, j’intervenais pour voir l’avancée du projet. Aux dernières nouvelles, la SOFICO avait un candidat qui refuse, étant donné le manque de sécurité pour les droits de propriété ".
Vers une plateforme intermodale ?
Aujourd’hui, la commune de Marche a demandé à la Wallonie et au Ministre Henry, de pouvoir acquérir l’espace pour le franc symbolique. Et elle veut, elle-même y développer une vraie plateforme intermodale.
"Nous aimerions créer un mobipôle, avec les moyens du bord. D’autant plus que nous avons installé un système de caméras, relié par une fibre optique, qui est directement connecté au commissariat, précise André Bouchat. Nous pourrions placer, à nos frais, quelques caméras pour servir de surveillance et de gardiennage pour les voitures ou les camions qui viendraient s’y garer. Pour le moment, je ne sais rien faire, tant que la Région Wallonne ne nous donne pas la gestion complète de ce terrain. Je suppose que la réponse sera favorable. Si elle ne l’est pas, ce sera un demi-mal. Nous venons d’obtenir une fiche, introduite par le service des travaux, pour faire un mobipôle de l’autre côté de la commune, c’est-à-dire à l’est, derrière le Carrefour et le Centre Culturel. Là, nous avons un bon hectare. Nous prévoyons de construire une route qui passerait dans la propriété du CPAS pour aboutir entre les 2 cimetières, pour que les enfants puissent aller aux écoles à pied. Si nous pouvions avoir la plateforme, nous aurions un parking des deux côtés et nous pourrions prévoir des navettes entre les deux pôles. Gare de Marloie, centre de Marche et les 2 mobipôles".
Marche-en-Famenne attend donc la réponse de la Wallonie.