Cette modification de procès-verbal, pour l’expurger du paragraphe reprenant les données supposées classifiées relatives aux liens entre Thierry Lakhanisky et le SGRS, pourrait constituer un problème au niveau de la procédure judiciaire. "La modification a été réalisée à l’insu de tous et de manière contestée", selon le point de vue de l’avocat de Thierry Lakhanisky, Emmanuel De Wagter. Celui-ci a dès lors introduit en date du 10 janvier 2023 une plainte avec constitution de partie civile pour "faux procès-verbal" et "usage de faux". Sollicité par la RTBF, le parquet de Bruxelles indique avoir en effet reçu une telle plainte.
Par ailleurs, une demande de récusation du juge d’instruction a été formulée fin 2022. La requête en récusation n’ayant pas été suivie par la cour d’appel, les débats se sont prolongés récemment en cassation. La procédure à ce niveau étant essentiellement écrite, la Cour de cassation rend le plus souvent sa décision le jour de l’audience. Dans ce dossier, elle a décidé de prendre le temps de la réflexion. L’arrêt sera prononcé ce mercredi 8 mars.
Contacté par nos soins, Emmanuel De Wagter confirme avoir entrepris ces démarches. Il ne souhaite ni les préciser, ni les commenter davantage pour l’instant. Néanmoins, il concède que "s’il est avéré que mon client a travaillé pour les services de renseignement belges, donc dans l’intérêt de notre sécurité à tous, cela donne une autre lecture du dossier que celle qui conduit à le dépeindre comme un affreux trafiquant d’armes, ce qu’il conteste".