Au surlendemain de l’annonce, par le groupe Delhaize, du passage de plus d’une centaine de ses enseignes dans un système de gestion sous franchise, la décision du tribunal de l’entreprise de ce jeudi risque de susciter de multiples commentaires : il a prononcé la faillite d’un supermarché à Grâce-Hollogne, dans la banlieue liégeoise.
Ce n’est évidemment pas le premier dépôt de bilan de ce genre. Mais les premiers éléments de l’analyse économique que pose le curateur ont de quoi interpeller. Le chiffre d’affaires de ce type de Proxy est en grande partie réalisé par la vente de produits sans marque, à faible marge bénéficiaire. La hausse des frais d’énergie a vraisemblablement joué un rôle déterminant. Elle a alourdi les charges et déséquilibré les comptes, mais surtout, elle a amené les clients, dans cette commune ouvrière où le revenu moyen est modique, à modifier leurs habitudes d’achats et à se tourner vers des chaînes de hard-discount, dont une s’est encore installée récemment dans le voisinage.
Des éléments dont la gérante, à la tête d’une équipe d’une demi-douzaine d’employés, n’a évidemment pas la maîtrise, alors que c’est sur elle que le système de franchise fait peser l’essentiel du risque. La remontée des taux d’intérêt laisse penser que les candidats à la reprise d’un magasin Delhaize, qui vont souvent devoir emprunter pour financer leur investissement, pourraient se trouver face à d'énormes difficultés.
