"C'est à ce moment-là que j'ai entendu des injures racistes", poursuit Nidal. "J'étais choqué. J'ai entendu : "tiens, ça dit la police raciste mais en même temps, c'est que des Africains qu'on arrête". Un autre a dit "on va encore devoir enfermer des Noirs dans des cages comme au zoo". On est en 2021, on n'a pas à dire des choses comme ça, surtout quand on est policier".
Nidal est conduit en fourgon dans une cellule, du côté de la Rue Royale, pense-t-il. Là, un policier s'émeut de son état et décide qu'il faut le conduire à l'hôpital. Direction Saint-Pierre. Le diagnostic est sans ambiguïté : "Plaies sur la face antérieure de la jambe gauche par morsure de chien, également de multiples plaies punctiformes de morsures de chien. Agrafes cutanées du cuir chevelu (...) Retrait des agrafes dans une semaine." Curieusement, Nidal n'a aucun souvenir d'avoir vu de chien le soir des faits et ne se rappelle pas avoir été mordu.
Nidal est sorti de l'hôpital en s'aidant avec des béquilles et reconduit en cellule avant d'être relâché sans audition ni procès-verbal. Il a consulté une avocate et déposé plainte auprès du parquet, du Comité P et d'Unia. Une constitution de partie civile auprès d'un juge d'instruction aura lieu la semaine prochaine. Depuis l'incident, le jeune homme souffre de troubles du sommeil et de l'appétit. Sa famille est traumatisée.