Un minisatellite belge avec un seul objectif pour le futur: le zéro débris spatial

Qarman: le nanosatellite qui va étudier la réentrée dans l'atmosphère pour un zéro débris spatial

© Institut Von Karman

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Par Pascale Bollekens

Qarman est un tout petit satellite, de la taille d’une boîte à chaussures. Il ne pèse que quelques kilos mais sa mission est une vraie première. Il va nous éclairer sur la "réentrée" des satellites dans l’atmosphère pour que dans le futur, on puisse atteindre le zéro déchet spatial.

Depuis sa préparation dans les labos de l’Institut Von Karman, il est enfermé dans une grande boîte et en transit dans la station spatiale internationale à 400 km au-dessus de nos têtes. Ce midi, le paquet en a été éjecté, il s’est ouvert, un petit ressort l’a ensuite poussé vers l’extérieur pour le mettre sur son orbite. C’est le début de sa vraie vie dans l’espace. Il a déployé ses antennes pour pouvoir communiquer avec les ingénieurs sur terre.

Qarman va se rapprocher de la terre

Amandine Denis, ingénieur de recherche à l’institut Von Karman et responsable du projet, se réjouit : "Maintenant, l’altitude de son orbite va diminuer jusqu’au moment qui nous intéresse le plus, entre 90 et 45 km d’altitude, ce qui va prendre environ six mois, où il va étudier les phénomènes de réentrée dans l’atmosphère. C’est un moment où les températures peuvent atteindre plusieurs milliers de degrés. Qarman va prendre des mesures de température et de pression pour mieux comprendre tous ces phénomènes."

Live Streaming of the Qarman CubeSat In-Orbit Deployment

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Jusqu'à plonger dans notre atmosphère

C’est vrai que ce nano satellite, et ce serait une première, a été conçu, lui, pour résister au retour dans l’atmosphère. Il communiquera ensuite aux ingénieurs, toutes les données enregistrées pendant la descente, avant de finir sa course probablement dans un océan loin de toute zone habitée. Il ne sera pas récupéré.

"Il va servir à l’étude des matériaux utilisés dans les boucliers thermiques mais aussi à la réentrée de satellites en fin de vie, nous explique Amandine Denis. C’est-à-dire tous ces satellites qui ont fini leur mission, qui sont en orbite basse et qui doivent réentrer dans l’atmosphère. Cela nous permettra de comprendre comment ces déchets, ces satellites se détruisent en rentrant sur terre ou pas. L’idée, c’est construire dans le futur des satellites propres qui, en fin de vie, se détruiront entièrement pour laisser le moins de débris spatiaux possible au sol."

Pour concevoir dans le futur des satellites moins polluants

Avec la multitude de satellites en orbite autour de la terre, les retours vont aussi se multiplier, d’où l’importance pour la communauté scientifique de les concevoir désormais pour qu’ils retombent sans polluer.

Les premiers résultats de "Qarman" sont attendus pour la fin de cette année. Quoiqu’il arrive, ils devraient être très intéressants parce que jusqu’ici, tous les tests sont toujours réalisés dans des labos où l’on tente bien de reproduire certaines des conditions comme le vide, la vitesse ou la température mais jamais toutes les conditions combinées comme dans la réalité.

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