Le Centre belge de la bande dessinée a vu défiler l’an dernier 51.939 Belges sous ses impressionnants plafonds de verre. Jamais le CBBD n’avait accueilli autant de compatriotes. La fréquentation totale pour 2022 – plus de 238.000 visiteurs – constitue la deuxième meilleure performance du centre depuis son ouverture en 1989, après les 265.000 personnes reçues en 2019, soit avant la crise sanitaire.
À l’instar d’autres institutions culturelles, le CBBD a constaté que cette crise avait comme incité le Belge à redécouvrir son propre patrimoine. Le Centre n’avait en effet comptabilisé que 30.000 visiteurs domestiques en 2019. Ses responsables estiment que les expositions familiales "Carrément Poilu", consacrée à la série muette Petit Poilu, et "The Houba Show" portant sur le génial animal sorti de l’imagination de Franquin, le Marsupilami, ont séduit le public national. Les Belges restent cependant largement devancés par les Français, qui représentaient l’an dernier la moitié du total des visiteurs. La tradition de la bande dessinée franco-belge n’est certainement pas étrangère à cet afflux.
Dans un communiqué de presse envoyé vendredi, le CBBD a également soulevé un coin du voile sur ses événements phares de 2023. Il proposera ainsi, du 24 mars au 12 novembre, de découvrir l’œuvre de l’autrice bruxelloise Judith Vanistendael, "passée maître dans la création d’atmosphères et de scénarios percutants".
Plus classiques, les héros d’Edgar Jacobs seront également mis à l’honneur, du 7 avril au 1er octobre, dans '"Odyssée – Aux origines de Blake et Mortimer". Au travers de planches et documents originaux et inédits, de Jacobs, d’Etienne Schréder et de Christian Cailleux, l’expo tentera de démontrer comment l’album Le Rayon U s’articule "comme l’un des chaînons manquants entre les comics à l’américaine et la BD franco-belge".
Durant les grandes vacances, les œuvres de six dessinatrices de presse issues d’autant de pays différents pourront être admirées avec l’exposition "Draw for Change !".
Le CBBD a été inauguré en 1989 par le roi Baudouin et la reine Fabiola. Il a pris ses quartiers dans les anciens Magasins Waucquez, spécialisés dans le textile et dessinés par Victor Horta, dans le style Art Nouveau.