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Un nouvel outil développé par l'Unamur pour retracer le parcours de l'eau souterraine

L'outil développé par la Spin off de l'université de Namur permet de tracer le chemin de l'eau souterraine beaucoup plus facilement.

© Unamur

Par Benjamin Carlier

Ce n'est pas plus grand qu'une lampe de poche. D'ailleurs cela émet un rayon bleu qui peut vous éblouir. Le premier outil de la startup Traqua de l'université de Namur ne sert pourtant pas à s'éclairer dans le noir. La sonde Stream permet simplement de déterminer le chemin emprunté par l'eau qui se trouve sous terre. Auparavant, les hydrogéologues étaient obligés de disperser une poudre fluorescente dans l'eau et ensuite la suivre à la trace pour connaître le chemin qu'elle empruntait. Aujourd'hui plus besoin de suivre visuellement cette trace fluorescente. Ce sont les sondes qui s'en chargent. Elles retracent donc le parcours de l'eau en sous-sol et calculent sa vitesse et sa turbidité. Amaël Poulain, expert hydrogéologue, confirme : "Il a de nombreuses situations où l'on va se poser la question où va l'eau, quelles sont les interconnexions des réseaux entre les nappes phréatiques. Et aussi quelles sont les caractéristiques de cette eau."

La majorité de l'alimentation en eau potable de la population mondiale est d'origine souterraine, stockée dans la roche aquifère. En Wallonie, 80% de l'eau de distribution provient du sous-sol. Une denrée convoitée et parfois polluée. Ce traçage plus aisé permettra donc de déterminer l'origine de pollution et retrouver plus facilement les auteurs: "On va pouvoir injecter le traceur sur le site de pollution et voir s'il existe des connexions hydrologiques ou géo hydrologiques dans les nappes phréatiques avec certaines autres sources naturelles comme des rivières ou des sources." Ces relevés réalisés à partir de ces sondes pourront servir de preuves pour pointer du doigt un particulier ou une entreprise à l'origine du problème de potabilité ou de pollution d'un cours d'eau par exemple. 

Les statuts de l'entreprise viennent à peine d'être publiés. Mais l'entreprise encore basée dans les locaux de l'université de Namur a déjà de nombreuses demandes: " On a beaucoup de demandes d'entreprises basées en France. Il y a aussi de l'intérêt du côté d'Oslo. En Amérique aussi on a des demandes pour louer notre matériel pour faire des recherches plus larges sur les eaux souterraines. " confirme Sofie De Volder, business développeuse de la start-up namuroise.

A l'heure ou le GIEC annonce que 400 millions d'individus seront confrontés à des problèmes d'eau suite au réchauffement climatique, ce nouvel outil d'analyse des eaux souterraines risque d'être très demandé dans les prochaines années.

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