Sciences et Techno

Un Œil sur demain : investir dans les métaverses en achetant des terrains virtuels sur Google map

Par Benjamin Brone avec Maurizio Sadutto via

Nous sommes à Namur, capitale de la Wallonie. Vous l’aurez sans doute reconnue, avec le Parlement wallon, la Citadelle… Tout cela vous semble bien réel, et vous avez raison, tout ceci existe ! Mais tout cela pourrait être aussi reconstitué, très fidèlement, dans un monde virtuel. Ça s’appelle le métaverse. Axel Legay est professeur de cyber-sécurité et nous l’explique en deux mots :

"C’est l’univers dans lequel vous vous trouvez, mais virtualisé. C’est-à-dire que vous êtes remplacés par des avatars. Et vous faites la même chose que dans la vie de tous les jours, mais en restant dans votre salon."

Sur certains métaverses, vous pouvez désormais acheter, pour quelques dollars, une place, une rue ou un monument virtuel de la capitale wallonne.

© Getty

Acheter des parcelles virtuelles

"[Earth2], c’est un projet qui vend des parcelles sur Google Maps. Et on voit que Namur est déjà pas mal acheté. Les monuments sont mis en avant et on voit que tout est déjà parti."

Harold Kinet est un expert du métaverse. Depuis plusieurs années, il observe le développement de ces mondes parallèles et de la spéculation dont ils font l’objet :

"Certains métaverses par exemple, utilisent l’API de Google Maps. C’est-à-dire qu’ils vont utiliser Google Maps et ils vont quadriller le monde, et ils vont vendre chaque parcelle. Et donc il y a une spéculation qui a cours sur ces parcelles là. Et on ne sait pas trop si l’équipe qui est derrière le projet va aller plus loin, créer un métaverse en réalité augmentée par exemple, comme c’est le cas de certains projets plus sérieux, où on peut acheter, par exemple, la Tour Eiffel et ajouter sa marque, au-dessus, qui tourne autour de la pointe."

Des espaces virtuels prisés par les grandes marques

Les grandes marques ont bien compris les enjeux économiques des métaverses. Grâce à la cryptomonnaie, certaines achètent des NFT, des titres de propriété virtuels, pour un bâtiment, par exemple. Le but : exister dans ces mondes dématérialisés.

"Pensez un peu, vous et moi on se promène dans Bruxelles", explique Axel Legay, notre professeur en cybersécurité, "et vous, vous aimez bien la haute technologie, et moi, tous les concerts de Britney Spears. Sur le même panneau publicitaire je vais voir toutes les publicités sur Britney Spears, et vous toutes les publicités de haute technologie. Donc, c’est merveilleux pour les publicitaires."

De la spéculation en pleine effervescence

Un marché très juteux pour les entreprises. Les précurseurs se sont d’ailleurs fait beaucoup d’argent, comme le précise Harold Kinet, expert en métaverse :

"On a le record d’une vente de parcelle, un 'land' dans Decentraland, qui a été vendu 2,4 millions et qui avait été acheté une poignée de dollars. Donc, le retour sur investissement est assez conséquent !"

Mais la tentation de rejoindre les stars dans le métaverse réclame aussi quelques mises en garde.

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"Je ne sais pas si c’est vraiment naturel d’acheter un jardin à 400.000 dollars pour être le voisin virtuel de Snoop Dogg.", avance Axel Legay, "Mais ce que je sais, par contre, c’est que ça se vole ! Tandis que votre vrai jardin on ne sait pas le voler. Donc il y a quand même un certain nombre de désavantages et un certain nombre de risques liés au digital."

Aujourd’hui, la cryptomonnaie bitcoin est devenue une valeur refuge. Mais dans le monde virtuel, tous les coups sont permis. Malgré un sympathique graphisme de jeu vidéo, personne n’est à l’abri de la banqueroute.

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