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Un œil sur le monde : vers quoi se dirige la Russie en 2023

Correspondance INTER

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En 2023, la Russie et son président seront plus que jamais sous le feu des projecteurs de l’actualité internationale : guerre en Ukraine, prix de l’énergie, relations avec la Chine, etc.

Dans son allocution traditionnelle du 31 décembre, Vladimir Poutine a démontré qu’il restait déterminé à aller jusqu’au bout dans la confrontation qui oppose la Russie à l’Occident.

La population ne veut pas vraiment s’exprimer sur la question.

De prime abord, il est assez difficile d’évaluer la façon dont la population vit la situation. A l’exception des nationalistes 'pur sucre' qui soutiennent les autorités envers et contre tout, et de ceux qui s’opposent viscéralement à ce conflit, la population ne veut pas vraiment s’exprimer sur la question.

Mais cela ne veut pas dire que les Russes n’ont pas de point de vue sur la question. Certes, la majorité d’entre eux soutient toujours Vladimir Poutine. Les critiques qu’ils adressent au pouvoir visent plutôt la façon dont les opérations sont menées en Ukraine, le manque d’équipements dont souffre une partie des troupes mobilisées en septembre. Mais cela ne veut pas dire pour autant qu’ils s’opposent à l’opération militaire spéciale lancée au mois de février.

Le quotidien des Russes n’a pas changé depuis le durcissement des sanctions occidentales

Les sanctions qui frappent la Russie ne semblent pas pousser la population à contester le pouvoir. Du moins pour l’instant. Le quotidien des Russes n’a pas changé depuis le durcissement des sanctions occidentales.

Les enseignes occidentales qui ont quitté le pays ont été remplacées pour la plupart, qu’il s’agisse de cosmétiques, de la mode ou de l’alimentation.

Des marques russes, turques ou chinoises se sont empressées de récupérer les emplacements laissés vacants dans les centres commerciaux.

Des marques russes, turques ou chinoises se sont empressées de récupérer les emplacements laissés vacants dans les centres commerciaux. Alors bien sûr certains produits ne sont plus disponibles et en particulier les produits de luxe. Mais cela concerne une infime partie de la classe aisée qui a de toute façon les moyens de voyager en Europe.

Il faut néanmoins faire un distingo important pour l’industrie, où le manque de composants électroniques par exemple, se fait sentir et cela a des répercussions sur l’emploi. Mais d’ici à ce que l’économie russe soit à genoux, comme le prédisaient certains responsables occidentaux au mois de mars, il faudra encore attendre plusieurs mois, si ce n’est quelques années.

Vladimir Poutine l’a indiqué à plusieurs reprises : il s’agit de réorienter les flux économiques de l’Europe vers l’Asie. C’est ce à quoi s’emploie le gouvernement depuis de nombreux mois, sous le contrôle du président. Et cette tendance va s’intensifier en 2023 et les années suivantes.

S’agissant des hydrocarbures, un nouveau gazoduc à destination de la Chine est par exemple en construction. Mais cette réorientation stratégique prendra toutefois quelques années. Il en va de même pour le reste des produits d’exportation russes qui pour la plupart ne sont plus acceptés en Europe à cause des sanctions. Il s’agit donc de leur trouver de nouveaux débouchés, comme pour les hydrocarbures. La Chine, l’Inde ou l’Indonésie, mais aussi Cuba ou l’Amérique latine sont des cibles privilégiées. Certes, ces marchés ne remplaceront pas celui de l’Union européenne du jour au lendemain, mais cela permet de limiter les dégâts, d’autant plus que la hausse du prix des hydrocarbures a permis aux autorités d’amasser de l’argent.

La Russie de 2023

Comment le pouvoir russe envisage la suite des opérations, en 2023 ? Vladimir Poutine l’a dit dans son allocution du 31 décembre : "la vérité est du côté de la Russie et elle surmontera toutes les difficultés". Ce propos est destiné à galvaniser les soldats bien évidemment.

Mais cela en dit long également sur la détermination de Vladimir Poutine de mener à terme son opération spéciale. La seule chose qu’on puisse affirmer est que l’évolution de la situation sur le front dictera la suite des événements, aux plans militaire, économique et politique.

© Getty/Getty/Getty/Belga/Ministère britannique de la Defence

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