"Il nous reste encore du pain sur la planche", admet cependant Éliane Tillieux. Car l’audit montre aussi "des choses dont on se doute mais qui sont maintenant indéniables, grâce aux statistiques".
Au sein des commissions parlementaires par exemple, "une répartition genrée demeure. Si on parle des commissions Santé ou Action sociale, qui s’y retrouvent majoritairement ? Ce sont les femmes, à 80% ou 90%, car ce sont des matières liées au care, au soin. Les commissions Finances ou Défense sont dominées par des hommes, dans une proportion inverse. C’est étrange car les femmes s’occupent aussi du budget dans les ménages. Alors pourquoi retrouve-t-on cette différence au Parlement ? Sûrement parce que les budgets publics sont des moyens d’actions… donc des leviers de pouvoir. Il faut être conscient·es de ces différences genrées pour mieux pouvoir s’en détourner", explique-t-elle.
A mon arrivée en tant que présidente de la Chambre, j’ai dû me battre pour pouvoir utiliser la forme féminine ‘Présidente’. Certains parlementaires utilisaient systématiquement le masculin
L’administration de la Chambre reste également nettement masculine dans les postes de direction : sur les différentes fonctions de direction qui existent à la Chambre, 70% sont occupées par des hommes.
Face à ces constats, une note d’intention a été présentée qui devra se traduire en un plan d’action. Parmi les propositions : la mise en place d’une étude qualitative sur l’équilibre entre la vie professionnelle et vie privée, ainsi que sur la discrimination, le sexisme et le harcèlement ; la mise à disposition de serviettes hygiéniques dans les toilettes femmes ; l’installation de toilettes permettant de nettoyer sa coupe menstruelle, une meilleure communication sur l’existence des locaux de repos et d’allaitement pour femmes enceintes ou encore l’installation d’un certain nombre de coussins à langer, tant dans les toilettes hommes que les toilettes femmes.