Le temps d'une histoire

Un peu d’humour en compagnie de Queen Mum, Elizabeth, née Bowes-Lyon…

La reine mère Elizabeth le jour de ses 101 ans…

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Par Gérald Decoster via

Le 30 mars 2002, Elizabeth Bowes-Lyon, veuve de Georges VI, quittait ce bas monde à l’âge respectable de 101 ans. Voici 20 ans que le rideau tombait sur une vie hors du commun. Dans Le Temps d’une histoire, Patrick Weber revient sur l’existence de cette femme qui a traversé le XXe siècle… Et, puisque c’est bientôt le 1er avril, le jour des blagues et du sourire, évoquons quelques traits de l’humour de la Queen Mother !


 

Son goût prononcé pour les toilettes colorées et parfois improbables l’avait poussée à se surnommer " l’arc-en-ciel de l’espoir ". Celle qu’Adolf Hitler considérait comme " l’une des femmes les plus dangereuses d’Europe " avait aussi un fameux sens de l’humour.

Évidemment, le fait que la très écossaise Elizabeth - fille de Claude George Bowes-Lyon, 14e comte de Strathmore et Kinghorne et de Cecilia Cavendish-Bentinck – avait obligé Albert, duc d’York, à lui demander trois fois sa main n’avait rien d’amusant. Sauf peut-être pour elle ? La jeune femme n’éprouvait aucune envie d’entrer dans le milieu très conventionnel et protocolaire de la famille royale britannique, il paraît même que lors de la première demande de son soupirant, en 1921, elle aurait éclaté de rire…

Le jour de leur mariage, 26 avril 1923, le duc et duchesse d’York avec leurs parents…
Le jour de leur mariage, 26 avril 1923, le duc et duchesse d’York avec leurs parents… © Getty Images – The Print Collector

Finalement devenue duchesse d’York mais heureuse de n’être pas appelée à gravir l’ultime échelon de la hiérarchie royale, le frère d’Albert, Edouard, étant prince de Galles, Elizabeth va rapidement être surnommée " la duchesse souriante ". En effet, si l’habitude et surtout le protocole de la cour de Saint-James veulent que l’on sourie bouche fermée – particulièrement en présence de photographes qui réalisent des photos officielles – Elizabeth sera la première à enfreindre la règle ! Son rang n’empêchera pas la jeune femme de demeurer égale à elle-même, naturelle et taquine…

Cet esprit plein d’humour, elle l’exerce depuis sa plus tendre enfance. En compagnie de son jeune frère, David, la petite fille adore faire des blagues, comme placer un ballon sous les roues de la voiture paternelle, ballon qui, en explosant au départ du véhicule, effraie le chauffeur !

Elizabeth et son frère David, au château de Glamis, vers 1909…
Elizabeth et son frère David, au château de Glamis, vers 1909… © Getty Images

Être invité par le comte et la comtesse de Strathmore – à Belgrave Mansions, à Londres, à St Paul’s Walden, dans le Hertfordshire ou au célèbre château de Glamis, en Ecosse – comporte des risques : les deux enfants ont pour habitude de verser de " l’huile bouillante " sur les visiteurs, en réalité de l’eau glacée !

Comme toutes les femmes de son milieu, Elizabeth a appris le maniement de l’ombrelle dès l’adolescence. C’est un objet qu’elle affectionne tout particulièrement car, une ombrelle peut être une arme efficace ! Queen Mum adorait l’utiliser pour, gentiment – ou pas – frapper les personnes qui l’ennuyaient !

En 2005, lors d’une exposition à Buckingham Palace, une robe une ombrelle de la Reine mère, portées en 1939.
Holkham beach, la plage où Queen Mum osait se promener parmi les naturistes…
La reine Elizabeth lors d’un dîner de gala…

La mère d’Elisabeth II n’a jamais eu froid aux yeux. Ainsi, lors d’un séjour à Holkham Hall, chez le comte de Leicester, sur la côte nord du Norfolk, la reine décide d’aller se promener avec ses chiens sur la plage située en bordure de la propriété. Mais voilà, cette plage est… naturiste ! Les membres de son service de sécurité lui signalent que voir la reine en cet endroit pourrait être embarrassant… Et elle de leur répondre " Embarrassant ? Pour qui ? Je me réjouis de les voir. Peut-être que les corgis leur mordilleront les fesses ! "

Il n’est pas impossible que le naturel plein d’humour de la souveraine ait été entretenu par certaines boissons qu’elle ne se refusait semble-t-il pas… ATTENTION : l’abus d’alcool nuit à la santé ! Selon certains auteurs, Elizabeth appréciait, avant le déjeuner, de déguster un verre de " Zaza ", un cocktail constitué à doses égales (3,5 cl) de Dubonnet et de gin, avec un zeste de citron… D’ailleurs, sa fille, si elle a hérité de l’humour de sa mère, en a également gardé certains goûts, la preuve :

Les histoires alcoolisées sont sources de quelques belles anecdotes non dénuées d’humour autour d’Elizabeth… mère et fille ! Ainsi, peu de temps après son couronnement, à l’occasion d’un déjeuner, Elizabeth II se préparant à prendre un deuxième verre de vin s’entendra dire par sa mère " N’oubliez pas ma chérie que vous devez régner tout l’après-midi ! "

Pour revenir à Queen Mum, un Martini sec était le bienvenu préalablement au dîner… et pendant celui-ci, une coupe de champagne. Certains osent même prétendre qu’elle ne refusait pas un gin tonic ou un Martini-gin ! Alors, était-elle alcoolique ? So shocking ! Sa nièce, Margaret Rhodes, s’insurge contre cette idée. Certes, elle appréciait de prendre un apéritif le soir, mais sans pour autant se noyer dans l’alcool ! Elizabeth était bien trop digne et consciente de son rang pour s’ainsi mal comporter…

La reine mère à l’une des fenêtres de Clarence House, en 1994…
À l’intérieur de Clarence House, de nos jours : sur la table, un buste de la Reine mère…
Un autre endroit de Clarence House aujourd’hui : au-dessus de la porte, un portrait d’Elizabeth, "The Queen Mum"…

Une anecdote amusante se déroule à Clarence house, la résidence londonienne de la reine mère. Alors que, confortablement installée dans son salon, Elizabeth attend qu’on lui serve un Gin-tonic, elle entend deux valets – connus pour être gays – se quereller ; la réplique ne tardera pas : " Quand les deux vieilles reines auront fini de se disputer, cette vieille reine-ci veut son Gin ! "

Probablement à Clarence House, la reine Elizabeth et Noël Coward.
Probablement à Clarence House, la reine Elizabeth et Noël Coward. © Tous droits réservés

Une dernière petite histoire. À Buckingham palace, accompagnée du dramaturge Noël Coward, Queen Mum inspecte la garde… Elizabeth remarque soudain que les yeux de son ami fixent un beau jeune homme en uniforme. Elle lui soufflera à l’oreille " Je ne le ferais pas si j’étais toi… ils les comptent avant de rentrer "

La reine mère. Légendes et vérités.

Conseil lecture : La reine mère. Légendes et vérités, de Philippe DELORME, Balland, 2002.

Elizabeth la reine mère.

Conseil lecture : Elizabeth la reine mère, de William Shawcross, éd. Philippe Rey, 2011.

À voir dans "Le Temps d’une histoire", vendredi 25 mars à 22h40 sur La Une, Elizabeth, la reine mère, un documentaire en deux parties de Kate Misrahi.

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