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Un placard doré pour l’ancien directeur de la propreté de Schaerbeek ? L’opposition écrit à la tutelle

Un placard doré pour l'ancien directeur de la propreté de Schaerbeek? L'opposition écrit à la tutelle

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Lors du conseil communal de Schaerbeek du 21 décembre, la majorité (Liste du Bourgmestre-Ecolo) adopte un point entérinant la création d’un poste provisoire de directeur-chargé de mission-expert à la direction de l’enseignement francophone. Il est attribué à l’ancien directeur du département SPEV (Schaerbeek Propreté et Espaces verts). Comment un responsable de la propreté se retrouve-t-il propulsé – jusqu’à sa mise à la retraite dans deux ans – dans un département a priori éloigné de son domaine d’expertise ? Explications.

Un management controversé

Depuis quelques mois, des voix s’élevaient au sein du SPEV pour remettre en cause la manière dont le directeur gérait le service. Pas de plainte formelle de travailleurs, pas d’accusation de harcèlement, mais le collège juge la situation suffisamment préoccupante pour demander à Cohézio, service externe de prévention et de protection au travail, de réaliser un audit et de formuler des recommandations.

Le sort du directeur n’est pas encore scellé à ce moment-là : Cohézio suggère qu’il puisse formuler des propositions pour améliorer la gestion du service SPEV. "Après analyse de sa note, il s’est avéré que le directeur ne pouvait plus convenir", estime Lorraine de Fierlant (LB), l’échevine en charge des ressources humaines. L’analyse des risques psychosociaux de Cohézio relevait des manquements en termes d’organisation, de management et de communication. Dès lors que la note du directeur ne rencontrait pas les objectifs d’amélioration escomptés, le collège a dû se rallier aux recommandations de l’organisme externe. "C’est une obligation de l’employeur", souligne l’échevine.

Une solution contestée par l’opposition

Avec son accord, le directeur du SPEV est donc "muté" dans un poste créé sur mesure à la direction de l’enseignement francophone. Un vrai job, pour la majorité. Un placard doré pour l’opposition PS-Les Engagés-Indépendant. Dans un recours auprès de la tutelle régionale, trois conseillers communaux relèvent : "Les documents remis aux conseillers communaux sont étonnamment muets quant au statut de cet emploi public : conditions d’accès, profil de fonction, ligne hiérarchique, mission, coût, durée de la fonction… Rien ne permet donc de démontrer que pareil emploi correspond bien à un besoin objectif du service public à rendre par le département concerné. En conséquence, force est de constater que cette décision administrative manque totalement d’objet et est donc illégale, car non conforme à l’intérêt général."

"Il s’agit d’un poste de niveau 7", relève le conseiller communal (PS) Matthieu Degrez. "Cela va coûter cher aux Schaerbeekois.e.s alors même qu’on leur demande beaucoup d’efforts. Je rappelle que le précompte a beaucoup augmenté à Schaerbeek, que c’est une des communes les plus taxées du pays […]".

Une tutelle "juge et partie"

Matthieu Degrez, Cédric Mahieu et Georges Verzin demandent donc à la tutelle d’annuler la délibération du conseil communal. Même si c’est l’administration Bruxelles Pouvoirs Locaux qui instruira le dossier, Matthieu Degrez se pose la question de l’indépendance de la tutelle dans ce dossier, sachant que c’est le Ministre ayant la tutelle sur les communes qui décide en dernier ressort. Or, il s’agit de Bernard Clerfayt, bourgmestre empêché de… Schaerbeek, qui a approuvé la délibération en tant que conseiller communal.

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