En août 2020, Vincent Marcelis se suicidait à son domicile. Cet inspecteur très apprécié de ses collègues s'était plaint d'être victime de harcèlement de la part de sa hiérarchie. A la suite de ce drame et de plusieurs témoignages de collègues rassemblés dans la foulée, l'auditorat du travail décide d'ouvrir un dossier d'office pour harcèlement moral et violence au travail. L'enquête est toujours en cours.
Un suicide au commissariat avec son arme de service
Dimanche 23 mai, un policier de 37 ans membre de la brigade judiciaire centralisée, établie rue Colonel Bourg à Evere, se suicide avec son arme de service. Le 22 avril, la médecine du travail avait rédigé un certificat demandant son changement d'affectation pour raisons médicales.
Selon nos informations, contestées par la direction de la zone de police Bruno, le contrôle interne avait décidé de priver le policier de son arme de service, par crainte qu'il ne constitue un danger pour lui-même ou pour autrui. Décision non suivie d'effet puisque c'est avec cette arme de service que le jeune inspecteur a mis fin à ses jours. Un autre source nous rapporte que c'est son ex-compagne, également policière dans la zone, qui aurait suggéré à sa hiérarchie que l'on prive le policier de son arme de service en raison de son état dépressif, mais sans être écoutée.
La zone de police évoque "rumeurs et bruits de couloirs"
La porte-parole de la ZP Bruno conteste qu'une décision de priver l'homme de son arme ait été prise par le contrôle interne. Concernant la demande de mutation, la zone de police confirme que le policier avait bien introduit une demande de mobilité externe (donc un changement de zone de police) et qu'un rendez-vous était prévu avec le chef de zone pour en discuter au retour de congés du policier. Il n'est donc pas question d'un refus de prendre en compte la situation personnelle difficile de l'intéressé au sein de son service, nous a expliqué la porte-parole de la zone, Audrey Dereymaeker.
D'autres sources parlent au contraire d'une situation que la hiérarchie a laissé "pourrir" sans réagir. Quoi qu'il en soit, ce drame ne contribuera pas à redresser l'image passablement ternie de la zone de police Bruno (Schaerbeek, Evere, Saint-Josse), confrontée - nous dit-on - à plusieurs départs tant de policiers que de personnel civil.
Reconduit dans son mandat de chef de corps au début de cette année pour une durée de 5 ans, Frédéric Dauphin a annoncé son départ de la zone de police pour un poste au sein de la police fédérale.
L'auditorat du travail ouvre une enquête
"L’Auditorat du travail de Bruxelles a décidé d’ouvrir une enquête dans les matières de ses compétences à la suite du suicide, le dimanche 23 mai dernier, d’un Inspecteur de la zone de police Bruxelles Nord. Ce dossier a été joint à celui ouvert à la suite du suicide (en août 2020) d’un autre Inspecteur de la même zone de police.
Le dossier ouvert à l’Auditorat - qui porte également sur d’éventuels autres faits relevant de la compétence de ce dernier - est ouvert contre X", nous a fait savoir l'Auditorat par voie de communiqué.