"Est-ce que Hergé a réellement créé le personnage de Tintin ?": c’est le doute que tentera jeudi d’instiller l’avocate du plasticien français Peppone, poursuivi pour "contrefaçon" devant le tribunal de Marseille par la société Moulinsart, gérante de l’œuvre du dessinateur belge.
"Pour un artiste, être accusé d’être un tricheur, un copieur, c’est ce qu’il y a de pire", déplore Christophe Tixier, alias Peppone, avant le procès devant le tribunal judiciaire de Marseille que lui a intenté la société chargée de l’exploitation commerciale de l’œuvre d’Hergé.
Le presque quinquagénaire, installé à Aix-en-Provence, se voit reprocher par la veuve du dessinateur de bandes dessinées Fanny Vlamynck, légataire universelle d’Hergé, et la SA Moulinsart, dirigée par son second époux Nick Rodwell, la réalisation de quelque 90 bustes en résine du célèbre journaliste à la houppette.
La société, qui avait été déboutée de son action par le tribunal correctionnel en mai 2018, réclame cette fois-ci au civil quelque 200.000 euros de dommages et intérêts notamment à l’artiste et la restitution de ses sculptures. Elle attaque en outre une galerie parisienne qui avait exposé ces œuvres hautes d’une trentaine de centimètres à 2,10 mètres.
Contactée, la société belge qui a mené plusieurs offensives judiciaires par le passé autour des droits sur l’œuvre d’Hergé, n’a pas souhaité répondre aux questions de l’AFP.
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Peppone, qui effectue également des moulages d’autres personnages liés à l’enfance comme Snoopy, Mickey ou encore le Grand Schtroumpf, dénonce "l’acharnement" de Moulinsart.
Quand on est artiste, on passe son temps à s’inspirer des uns des autres. Personne ne dit que Picasso a plagié l’art africain ?
se défend-il auprès de l’AFP.