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Une action de désobéissance civile en vue sur un site Total, que risquent les activistes ?

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En coulisses, ils préparent cette action depuis plusieurs jours. Peu d'informations filtrent sur le nombre de personnes, et sur le modus operandi. Mais ils sont bien déterminés à perturber le fonctionnement de l'un des sites du géant pétrolier Total. 

Une action de désobéissance civile pour dénoncer la responsabilité de l'industrie fossile dans le réchauffement climatique. "Quand on voit le manque d'action et d'ambition, la désobéissance civile était nécessaire. Cela ne veut pas dire que les marches pour le climat n'ont pas fonctionné, mais on a besoin d'aller plus loin." défend la porte-parole du collectif Code Rouge. 

La situation est devenue trop critique

Le groupe de citoyens s'est spécialement formé pour l'occasion. Des exercices en plein air, pour se mettre en conditions. "On met les gens en situation pour leur faire comprendre ce qu'est une action directe non violente" explique Marianne, formatrice. "Qu’est-ce qu’on va devoir affronter ? Comment se sentir en sécurité ? Comment bien communiquer, prendre les bonnes décisions? C'est à toutes ces questions qu'on essaie de répondre". Face à la police, le groupe se prépare par exemple à savoir rapidement se protéger la tête, le cou. 

Pour l'une des citoyennes participant à cette formation hors du commun, c'est une manière de "mettre en pratique ses valeurs". Et d'ajouter : "Parfois, il faut des actions radicales pour susciter du changement et de l'intérêt (...) C'est montrer qu'il y a une urgence". 

On m'a tellement préparé au fait que je n'aurai pas de futur

Pour beaucoup, les manifestations classiques sont devenues insuffisantes. "On m’a tellement préparé au fait que je n’aurai pas de futur... Je peux pas me préparer à mon propre futur alors qu’il pourrait ne jamais se produire. Pour ne pas faire face à cette contradiction, je me sens obligé de participer à ce genre d’actions" explique Eric. 

"Quand on voit l’Histoire des révolutions sociales, elles ont eu lieu après des actions de désobéissance civile" ajoute la porte-parole de Code Rouge. 

Quels risques? 

Braver la loi n'est évidemment pas sans risques. Selon Antoine Chomet, avocat pénaliste, ces groupes de citoyens risquent jusqu'à deux ans d'emprisonnement s'il y a rébellion, mais également des sanctions pénales allant de quinze jours à deux ans en cas de violation de domicile. 

Dans le cas où les manifestants veulent forcer l’entrée d’un site privé, il y a jurisprudence au niveau international. Des activistes climatiques s'étaient par exemple installés dans les locaux du Crédit suisse, affichant un comportement exemplaire. Cela avait interpellé le Crédit suisse. Ils ont à l'époque été acquittés car ils défendaient un objectif climatique, considéré comme un état de nécessité.

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Journal télévisé de 01/10/2022

Formation à la désobéissance civile

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