Une chaîne humaine autour du Petit Château à Bruxelles en soutien aux demandeurs d’asile

"Cela fait deux ans qu’il y a une politique du non-accueil en Belgique. De nombreuses mesures ont été proposées au gouvernement pour permettre à tout le monde d’être accueilli et malgré ces propositions et toute la bonne volonté du terrain, le gouvernement refuse toujours sciemment de prendre les mesures qui s’imposent pour héberger quelques dizaines de milliers de personnes" dénonce la vice-présidente de la Ligue pour les Droits humains, Sibylle Gioe. "Avec cette action, on signale au gouvernement qu’on en peut plus, que c’est inacceptable et qu’il n’a rien foutu" ajoute-t-elle.

Pour un riverain du Petit Château, la situation ne peut plus durer : "Il faut que les pouvoirs publics prennent leurs responsabilités parce qu’on sent que la situation est en train d’exploser. C’est intenable. Il y a des voisins qui n’en peuvent plus. Et que dire de la situation terrible que vivent ces demandeurs d’asile, parfois depuis 6 mois".

Le 15 février, suite à l’évacuation complète du squat de la rue des Palais à Schaerbeek, 200 demandeurs de protection internationale n’avaient pas pu être pris en charge dans des centres Fedasil ou d’autres lieux d’hébergement provisoires. Ils s’étaient donc retrouvés à la rue.

Un centre d’accueil d’urgence a été ouvert cette semaine dans une ancienne maison de repos d’Anderlecht pour permettre à 140 de ces personnes d’être hébergées. Mais ce n’est pas assez, d’autant que de nouveaux demandeurs d’asile sans logement rejoignent les tentes près du Petit Château.

Fedasil dénombre environ 2000 demandeurs d’asile en attente d’une place dans son réseau d’accueil. Cette liste d’attente compte aussi bien les migrants qui dorment dehors que ceux qui sont dans un hébergement provisoire. Selon l’agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile, 30 à 40 places se libéreraient chaque jour dans ses centres d’accueil.