Belgique

Une classe assiste au procès des attentats de Bruxelles : "Je me souviendrai de chaque détail"

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Ce matin, dans la salle d’audience au procès des attentats de Bruxelles, il y avait beaucoup de jeunes. Une classe de 20 étudiants du CERIA à Anderlecht est venue voir comment se déroule un procès d’assises. Ces élèves sont en 7ième TAPS, entendez "technique agent prévention et sécurité". Ils deviendront potentiellement steward, gardiens de la paix, agents de gardiennage ou encore, policiers. Comme Duncan Garcia, âgé de 20 ans, les étudiants ont été impressionnés par toutes les mesures de sécurité qui entourent ce procès : "D’abord, on passait sous un portique. Ensuite deuxième étape, on passait sous un rayon X avec nos affaires personnelles. Et troisième étape, les vérifications d’identité. Et on a été accompagnés jusqu’à la salle du procès, où une présence policière nous observait".

Pour leur futur métier, découvrir l’univers de la justice

Une classe de 7ième TAPS (technique agent prévention et sécurité) assiste aux attentats de Bruxelles.
Une classe de 7ième TAPS (technique agent prévention et sécurité) assiste aux attentats de Bruxelles. © RTBF

Une fois dans la salle d’audience, les étudiants ont pu écouter les exposés du team d’enquête. A l’ordre du jour de l’audience, le portrait de Mohamed Abrini, celui qu’on a surnommé l’homme au chapeau. Il a été question de ses liens avec les autres accusés, de sa présence dans les caches, son parcours le 22 mars 2016 et les heures et les jours qui ont suivi l’attentat à l’aéroport de Bruxelles.

Inès se souviendra de cette salle qui lui a semblé très froide : " Je me souviendrai de chaque détail, du box des accusés, en face de moi avec une vitre blindée, à gauche de moi les victimes, en face la presse, la juge avec sa longue robe rouge, c’est super intéressant et impressionnant". Sur le plan des mesures de sécurité, son sentiment est partagé : " On a été accueillis par une policière qui nous a briefés, qui nous a dit que tous nos faits et gestes étaient filmés, que dans la salle, il fallait se taire, qu'il fallait respecter les victimes et faire attention à ce qu'on disait pour ne pas heurter quelqu'un […] C’est sécurisant et intimidant à la fois parce qu’on se sent un peu tout petit face à tout ce corps policier, mais c’est sécurisant quand on mesure les risques qu’il y a autour. On est au degré 3, c’est ce qui va déterminer le risque d’attentat et les moyens mis à disposition".

L'étudiante a également été impressionnée à la vue des accusés. "Le fait de croiser leur regard dans le box, c'était assez intimidant. Quant on connait les causes de leur présence là, cela fait froid dans le dosOn les a souvent vus à la télévision mais le fait de les avoir face à nous, c'est totalement différent! "

Même ressenti pour Yasmine. "Bien qu'ils soient dans une sorte de bulle, on les distingue très bien, on voit leurs expressions". La jeune fille a apprécié cette visite lors de laquelle elle a beaucoup appris. "Cela m'a aidé à mieux comprendre comment s'organise la justice. J'ai pu voir où se trouvait le greffier, les accusés, les témoins, les avocats … J'ai beaucoup aimé. J'ai trouvé cela très impressionnant, cela m’a marqué".

L’audience à laquelle ont assisté les jeunes était consacrée à l’accusé Mohamed Abrini, alias l’homme au chapeau.
L’audience à laquelle ont assisté les jeunes était consacrée à l’accusé Mohamed Abrini, alias l’homme au chapeau. © Palix

Dans le cadre du cours de philosophie et citoyenneté

La visite a eu lieu à l’initiative d’Olenka Czarnocki, professeure de philosophie et citoyenneté au CERIA à Anderlecht. Dans son cours, elle pousse notamment ses étudiants à s’interroger sur le rôle de la Justice en Belgique. "Quoi de mieux que d’assister à un procès d’assises pour pouvoir observer comment la justice se rend dans notre pays".

" En classe, on voit également de manière assez générale, le phénomène de terrorisme et surtout le processus de radicalisation parce que dans leur futur métier de sécurité, ils risquent d’être confrontés à ces phénomènes et donc c’est important qu’ils puissent les décoder".

Mais l’enseignante part également du principe que les questions de terrorisme concernent tout le monde. Les attentats ont touché les victimes qui ont été rescapées ou endeuillées "mais quelque part c’était la population, l’Etat qui était ciblé. C’est un peu notre devoir d’être au côté des victimes parce que, nous aussi, on a été attaqué. Et donc, je considère que c’est mon rôle de prof d’emmener mes élèves qui sont des citoyens, des citoyennes ici au procès".

Après une matinée sur le terrain, les étudiants vont poursuivre leur réflexion autour de la Justice. Comment celle-ci peut être réparatrice et comment construire un monde qui refuse la violence.

Les jurés en salle d’audience au procès des attentats de Bruxelles.
Les jurés en salle d’audience au procès des attentats de Bruxelles. © Palix

Attentats de Bruxelles : une classe a suivi le procès (M. Joris)

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