Dans le large escalier de la Villa destiné à l’origine au passage des chevaux, "on a un dialogue entre dessins de la Renaissance et dessins contemporains", souligne Francesca Alberti en montrant une esquisse de Pontormo (1494-1557) côtoyant deux "gribouillis" réalisés en 1954 dans l’obscurité par l’artiste américain Cy Twombly, mort en 2011 à Rome.
Au centre de l’escalier, elle s’attarde sur une Vierge à l’Enfant du maniériste Taddeo Zuccari (1529-1566) "qui se décompose, s’effiloche dans toute une série de lignes gribouillées comme si, en fait, la main de l’artiste était complètement libre".
Pour elle, ces esquisses et gribouillis étaient "très importants" car ils permettaient "de relâcher la tension accumulée en dessinant". "On a besoin aussi de se libérer du dessin pour pouvoir redessiner avec la même énergie", explique-t-elle.
Les visiteurs de l’exposition sont eux-mêmes invités à libérer leurs instincts créatifs dans une salle dont les murs ont été peints en gris anthracite. Des craies y sont mises à leur disposition pour qu’ils puissent s’exprimer sans contraintes.
L’actualité a inspiré nombre d’entre eux : les slogans "Poutine dehors !" et "Vive la paix" voisinent avec le drapeau jaune et bleu de l’Ukraine. D’autres inscriptions se veulent plus ironiques : "Les dinosaures ont disparu parce que personne ne les caressait, nous ne devrions pas faire la même chose avec les femmes".
Pour plus d’informations sur l’exposition "Gribouillage / Scarabocchio. De Léonard de Vinci à Cy Twombly"