Anvers est en guerre, une "guerre de la drogue" qui a fait sa première victime innocente ce lundi soir, à Merksem : une fillette de 11 ans. "C’est terriblement douloureux mais ça devait arriver", a déclaré Bart De Wever, bourgmestre N-VA d’Anvers, dans l’émission Terzake, sur la VRT.
Des tirs ont touché la porte d’un garage. Derrière cette porte se trouvait en fait une pièce de vie aménagée en salon et cuisine. Les premières informations, données notamment par le bourgmestre, stipulaient que la jeune fille avait été touchée par l’explosion d’un micro-onde, lui-même atteint par les tirs. Le parquet d'Anvers indique ce lundi que l'autopsie a révélé que la victime avait en réalité été mortellement touchée par une balle.
Meurtre et tentative de meurtre
Cinq douilles de balles ont été retrouvées devant la maison, précise le parquet. Il s'agirait de munitions de guerre. "L'occupant de 58 ans et ses deux filles (âgées de 13 et 18 ans) ont été légèrement blessés, mais la fille de 11 ans a été gravement blessée. Des habitants du quartier, entre autres, lui ont prodigué les premiers soins." Elle est décédée à l'hôpital.
Le parquet d'Anvers a réquisitionné un juge d'instruction vers 20 heures lundi soir pour meurtre de la victime de 11 ans et tentative de meurtre à l'égard des trois autres victimes.
Toujours selon le parquet, les parents et les enfants qui habitent à cette adresse ne sont pas connus par la police pour des faits de drogue. Par contre, les deux oncles de l'enfant décédé sont suspectés d’être des trafiquants de drogue. L’un d’eux réside à Dubaï et est considéré comme un acteur important du trafic international de cocaïne. Dans une interview accordée à la Gazet Van Antwerpen, il promet de réagir, mais pas par la vengeance, comme beaucoup le craignent : "Nous rechercherons les auteurs de ces actes en collaboration avec la police et les tribunaux."
Le procureur du Roi d'Anvers a qualifié ces faits de narco-terrorisme et assuré que ce type de drame ne deviendrait pas la nouvelle normalité.
"On en a vraiment assez"
Ce matin, Frank Pypaert, voisin de l’habitation touchée, ancien policier, observe les impacts de balles sur la porte de garage. Il raconte : "J’ai entendu trois coups de feu, j’étais en pantoufles, je suis directement allé dehors, ma fille venait de partir à la danse". Il parle d'une famille marocaine modèle. "On avait un bon contact, on se disait bonjour."