Les éclaireurs

Une histoire d'eau et de lumière

Dans certains (méta)matériaux, la lumière s’écoule comme un fluide parfait. Il ne présente alors pas de turbulences ni de viscosité. (cfr article https://www.nature.com/articles/s41467-022-32187-2 )

© Michaël Lobet

Ce samedi 3 décembre 2022, les invité.e.s de Fabienne Vande Meerssche (@fvandemeerssche) dans LES ECLAIREURS sont Chloé Deligne, historienne, Chercheuse qualifiée FNRS, coordinatrice du Laboratoire interdisciplinaire en Etudes urbaines (LIEU) et professeure à l’ULB & Michaël Lobet, physicien, Chercheur Qualifié FNRS au sein de l’Institut NISM et Chargé de cours à l’UNamur.

DIFFUSION : samedi 3 décembre 2022 à 17h08 & dimanche 4 décembre 2022 à 23h08.

Chloé Deligne

Chloé Deligne est historienne, Chercheuse qualifiée au FNRS, et professeure à l’ULB. Elle a étudié l’histoire médiévale et s’est aussi formée en géographie et en gestion de l’environnement. Elle est coordinatrice du Laboratoire interdisciplinaire en Etudes urbaines (LIEU) qui fait partie de la Maison des sciences humaines de l’ULB. L’équipe interdisciplinaire composée de géographes, historiens, architectes, urbanistes et sociologues, s’intéresse aux questions urbaines.

Les recherches de Chloé Deligne portent sur l’histoire des relations entre sociétés, espace, eau et environnement. Elle explore particulièrement deux thématiques : l’histoire urbaine et l’histoire environnementale. Ses travaux portent principalement sur l’histoire de l’eau, envisagée dans ses dimensions sociales, économiques ou politiques et l’ont amenée à travailler sur des sujets variés : histoire des inondations, des pollutions, des fontaines ou encore des bains douches.

Jugeant important d’inscrire les phénomènes environnementaux dans une histoire longue, elle remonte volontiers à l’époque médiévale, notamment dans ses travaux consacrés à la Senne à Bruxelles, mais elle s’intéresse aussi aux réalités contemporaines de l’eau à Bruxelles et notamment aux vulnérabilités hydriques c’est-à-dire aux difficultés d’accès à l’eau aujourd’hui.

À ce titre, depuis 2018, Chloé encadre le projet HyPer (L’hygiène personnelle hors de/sans/mal " chez soi "). En compilant les données disponibles, en allant à la rencontre des acteurs de terrain et des personnes précaires, le projet veut rendre visibles et problématiser les réalités que recouvre le terme " vulnérabilité hydrique ". Qui sont ces personnes qui n’ont pas d’accès facile à l’eau à Bruxelles ? Comment font-elles pour accéder à une douche ou une toilette en ville ? De nombreuses thématiques sur lesquelles l’équipe est en passe de rendre ses conclusions puisque le projet touche à sa fin. L’article " Formes, facteurs et importance de la vulnérabilité́ hydrique dans une métropole européenne, Le cas de Bruxelles ", paru dans la revue EchoGéo donne un bon aperçu de la problématique à l’échelle bruxelloise. Et pour ceux et celles qui préfèrent écouter que lire, le documentaire radiophonique Corps sales, ville sèche " réalisé par Pauline Bacquaert et Sophie Richelle est une autre manière de découvrir le résultat de ces recherches.

Avec ses collègues, Sophie Richelle et Ananda Kohlbrenner, Chloé Deligne a été récompensée par le Prix Wernaers 2022 de la vulgarisation scientifique pour " Oh ! ça ne coule pas de source ", une exposition qui a retracé le trajet de l’eau des Bruxellois.es, de la source aux égouts.

Découvrez ci-dessous la vidéo de présentation de l’exposition.

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Chloé Deligne a écrit ou coécrit plusieurs ouvrages sur l’histoire de Bruxelles et de son environnement comme Terres des villes (à propos de l’histoire et le présent des potagers et du maraîchage en ville), L’Expo 58, un tournant dans l’histoire de Bruxelles, ou Bruxelles et sa rivière.

© Tous droits réservés

Chloé Deligne envisage son travail de chercheuse aussi comme un engagement social. Elle est adepte des balades exploratoires ou des ateliers d’écriture, elle a à cœur de mettre ses recherches au service des personnes (associations, collectifs) engagées dans la transformation du monde ou curieuses de l’histoire de leur ville ou région. Ainsi, elle ne néglige pas les publications dans les revues non académiques ou dans la presse et est proche de différents projets, collectifs et associations bruxelloises comme Brusseau ou les Etats Généraux de l’Eau à Bruxelles, et a, pendant huit ans, assuré la coprésidence d’Inter-Environnement Bruxelles. Elle s’enrichit de ces expériences pour construire ses recherches et contribuer aux savoirs.

Dans le monde académique, Chloé Deligne est engagée dans le collectif de l’Atelier des chercheurs pour une désexcellence des universités, qui dénonce les effets de l’idéologie de l’Excellence sur le monde de la recherche et de l’enseignement.

Consultez quelques-unes des publications de Chloé Deligne sur Academia.

Michaël Lobet

Michaël Lobet est physicien, Chercheur Qualifié FNRS à l’Institut NISM et Chargé de cours à l’UNamur. Il est passionné par la lumière et en étudie ses différents aspects.

Formé à l’UNamur, Michaël Lobet effectue, lors de son master en Physique, un Erasmus en Suède, à l’Université KTH. C’est là qu’il se familiarise avec les métamatériaux, ces matériaux composites artificiels conçus pour développer des propriétés électromagnétiques particulières, que ne possèdent pas les matériaux naturels. Il s’intéresse à l’application de ceux-ci à l’optique et la photonique, la science qui étudie la lumière. Il choisit alors d’en faire sa spécialisation. A l’issue de son master, il reçoit le BPS Prize pour l’un des trois meilleurs mémoires du master en Physique (2012) et le prix du meilleur poster par the Institute of Physics (Angleterre) à la conférence Photon12 à l’Université de Durham.

Découvrez dans cette vidéo TEDxUNamur les explications de Michaël Lobet pour comprendre ce que sont les métamatériaux qu’il a découverts en stage, qui rendent le phénomène d’invisibilité possible.

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Il poursuit ensuite un doctorat en Physique au sein du département de physique de l’UNamur en tant qu’assistant. Pour sa recherche doctorale, il s’intéresse à l’absorption de la lumière. Il modélise numériquement un absorbeur, capable de capturer 99,8% de la lumière. Après plusieurs simplifications, ce matériau se concrétisera grâce à une équipe chinoise qui se charge de sa construction. Notons que les travaux de thèse de Michaël ont été récompensés par le BPS Award du meilleur jeune orateur !

Michaël Lobet a aussi effectué plusieurs séjours postdoctoraux. À l’Ecole d’Ingénierie et de Sciences appliquées de Harvard avec le professeur Eric Mazur, il approfondit ses connaissances sur l’optique. Il y découvre aussi de nouvelles formes d’enseignement aux côtés d’Eric Mazur lui-même passionné de pédagogie et père fondateur de l’instruction par les pairs.

Au Centre spatial de l’ULiège, en compagnie du Pr Jérome Loicq et du laboratoire GreenMat de l’ULiège il étudie les cellules solaires à base de pérovskites. Ce matériau novateur présente des rendements de conversion très intéressants, complémentaires à ceux du silicium à partir desquels sont conçues les cellules solaires actuelles.

Consultez ici l’article publié dans Nature, issu de sa collaboration avec Harvard, où il étudie les propriétés de la lumière dans des matériaux à faible indice de réfraction.

Son dernier article en date, publié en août dernier, étudie les liens entre la propagation de la lumière et d’un flot d’eau. Il a aussi coécrit cet article sur les cellules solaires pérovskites.

Dans certains (méta) matériaux, la lumière s’écoule comme un fluide parfait. Il ne présente alors pas de turbulences ni de viscosité. (cfr article https://www.nature.com/articles/s41467-022-32187-2).
Les métamatériaux, structurés à une, deux ou trois dimensions, permettent de modifier les propriétés d’émission de lumière. Cela réfère aux travaux séminaux de Planck et d’Einstein en mécanique quantique.

Actuellement, avec son confrère le Pr Luc Henrard, au département de Physique de l’UNamur ainsi que les membres du GreenMat de l’ULiège, Michaël Lobet travaille sur un projet de vitres intelligentes pour réduire la consommation énergétique des bâtiments. Grâce à l’électrochromisme – la capacité de moduler la couleur d’une vitre par l’application d’une tension électrique —, l’équipe de chercheurs souhaite que les vitres puissent se moduler en tenant compte aussi du rayonnement solaire invisible, qui représente 50% de l’énergie solaire. Ces vitres électrochromes pourraient donc contrôler la chaleur infrarouge qui entre et qui sort des bâtiments.

L’ensemble de ses travaux a été primé par l’Académie Royale des Sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique avec le prestigieux prix Georges Vanderlinden récompensant un chercheur étudiant la propagation des ondes électromagnétiques.

Grâce à l’obtention de son mandat de Chercheur qualifié FNRS, Michaël Lobet va maintenant développer des recherches sur l’optique twistée. Il souhaite créer une mémoire optique grâce aux propriétés des cristaux photoniques qui piègent la lumière !

Michaël Lobet est, par ailleurs, chercheur associé à l’Université de Harvard.

Découvrez le portrait qui lui est consacré sur le site de l’UNamur.

Consultez l’article dédié à Michaël Lobet dans le n°126 du FNRS News en pages 48-49.

Michaël Lobet est également à l’origine du Congrès " Belgian Photonic Online Meetup " (bePOM). Cette conférence a pour mission de réunir les scientifiques travaillant dans le domaine de la photonique en Belgique, via l’organisation de conférences hybrides (virtuel-distanciel).

Consultez les publications de Michaël Lobet sur Google Scholar.

Les Éclaireurs

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L’ACTU DE NOS ECLAIREURS

Pierre-Guillaume Méon, professeur d’économie à l’ULB – Solvay Brussels School of Economics était notre invité dans LES ECLAIREURS le 27 avril 2019 (pour consulter sa notice, cliquer ici). Il était venu nous parler de ses domaines de prédilection : la macroéconomie politique et l’intégration économique. Avec le Centre Emile Berheim, qu’il dirige, il a lancé le Management Café, sur le modèle des " Cafés Philo ".

Le prochain Management Café aura lieu le 7 décembre 2022 à 18h30 sur le thème " Gérer un musée : regarder à la fois vers le passé et l’avenir ? ". Quel est le rôle d’un musée au 21e siècle ? Peut-on mettre les collections en valeur tout en les préservant ? Comment tenir compte des changements économiques auxquels les musées sont confrontés ? Qui sont les parties prenantes d’un musée ?

Participation gratuite mais inscription demandée sur ce lien.

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