Le Kremlin a dénoncé l'"hystérie" américaine au sujet de l’Ukraine après un appel entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue américain Joe Biden, tout en précisant que les deux hommes avaient décidé de "poursuivre les contacts".
"L’hystérie a atteint son apogée", a déclaré lors d’une conférence de presse Iouri Ouchakov, conseiller diplomatique de M. Poutine. Mais "les présidents ont convenu de poursuivre les contacts à tous les niveaux", a-t-il ajouté.
"Ces derniers jours et ces dernières heures, la situation a été menée à l’absurde", a critiqué M. Ouchakov, affirmant que "les Américains annoncent la date même de l’invasion russe et, en même temps, gonflent les muscles militaires de l’Ukraine".
Le Kremlin a déclaré qu’il ne pouvait pas expliquer pourquoi les États-Unis diffusent de fausses informations selon lesquelles la Russie veut envahir l’Ukraine et a fait valoir que la situation actuelle crée un scénario dans lequel les forces ukrainiennes pourraient lancer une provocation.
Iouri Ouchakov a néanmoins noté que la conversation était "restée de nature assez équilibrée et professionnelle".
"Les présidents ont convenu que les vues exprimées par M. Biden (seraient) examinées à Moscou et (seraient) prises en compte dans notre réaction" aux réponses que l’Otan et Washington doivent apporter aux demandes sécuritaires de la Russie.
La militarisation de l’Ukraine présente des dangers, a déclaré le président russe à son homologue américain, alors que ce dernier affirmait que l’Ukraine tentait de défaire les accords de paix régionaux, selon l’agence de presse russe Itar-TASS, citant un collaborateur du Kremlin.
Une invasion russe de l’Ukraine est présentée comme étant potentiellement une question de jours par la Maison Blanche, arguant que la Russie a déployé plus de 100.000 hommes aux frontières ukrainiennes, et mène des manœuvres en mer Noire et au Bélarus, encerclant de facto son voisin pro-occidental.
Occidentaux et Russes poursuivent le dialogue mais le ton reste à la confrontation, les premiers voulant arracher un signe de désescalade à la Russie, qui réclame, elle la fin de l’expansion de l’Otan et du soutien à l’Ukraine, y voyant des "garanties de sécurité" non-négociables.