Une nouvelle plainte pour "torture" et "actes de barbarie" a été déposée mardi à Paris au pôle crimes contre l’humanité du parquet antiterroriste (Pnat) contre l’Emirati Ahmed Nasser Al-Raisi, nouveau président d’Interpol qui se trouverait actuellement en France, a appris l’AFP de source proche du dossier.
M. Al-Raisi, élu fin novembre à la tête de l’organisation internationale de coopération policière, avait déjà été visé par deux plaintes mais celles-ci avaient été classées par le Pnat pour absence de compétence : l’intéressé ne résidait pas en France et ne se trouvait pas non plus sur le sol français.
L’une de ces deux plaintes avait été déposée le 7 juin par l’ONG Gulf Centre for Human rights (GCHR). Elle présentait l’opposant Ahmed Mansoor comme détenu à Abou Dhabi "dans des conditions moyenâgeuses constitutives d’actes de tortures".
C’est cette organisation qui a de nouveau déposé mardi une plainte simple, consultée par l’AFP, contre M. Al-Raisi.
Tweets de ce dernier à l’appui, l’ONG explique qu’il "se trouve sur le sol français" actuellement, à Lyon où se trouve le siège d’Interpol, ce qui suffirait à rendre la justice française compétente.
L’ONG exclut d’emblée son éventuelle immunité liée à sa fonction car le général émirati exercerait toujours également des fonctions policières à Abou Dhabi où Ahmed Mansoor serait toujours détenu dans des conditions toujours constitutives de "torture", selon les plaignants.
M. Al-Raisi serait donc, selon l’ONG plaignante, l’un des responsables actuels de ces tortures, un motif d’exception à l’immunité diplomatique dont il bénéficie selon l’accord de 2008 régissant les relations entre la France et Interpol, organisation dont elle accueille le siège.