Avec la crise sanitaire, le secteur des soins de santé est sous tension et la pénurie d’infirmiers se fait d’autant plus ressentir. En parallèle, des personnes d’origine étrangère, infirmiers de formation, attendent une équivalence de diplôme pour pouvoir aider ce personnel soignant. Et l’attente est parfois très longue. Trop longue voire discriminatoire au goût de certaines associations.
Illustration avec Marie. Elle a fui la République démocratique du Congo après avoir été plusieurs fois menacée de mort. Arrivée en Belgique en 2019, cette infirmière de formation espère obtenir une équivalence de diplôme pour continuer son métier. Pour cela, elle vient de fournir tous les documents demandés par la Fédération Wallonie-Bruxelles et est en attente de réponse. Une attente très difficile à vivre pour elle.
Il y a du personnel soignant à bout
"Ça me fait très mal de voir qu’il y a du personnel soignant à bout, fatigué et moi qui peux aider, explique l’infirmière congolaise. Je suis là, sans rien faire, à regarder de loin. C’est comme une guerre qui est en train de passer dans mon pays et moi, comme soldat, je suis à la maison, sans rien faire. Ça me fait très mal."
Marie a déjà travaillé 10 ans comme infirmière en Afrique. Et si son dossier est rejeté, elle risque de devoir recommencer des études en Belgique.
"C’est ça qui me décourage. D’abord, le temps de réponse sur mon équivalence. Ensuite, le temps que je devrais peut-être passer à l’école, 4 ans. Malgré mon diplôme, malgré mon expérience. Ce serait vraiment compliqué."