Une pétition de plus de 15.000 signatures a été remise vendredi, par des représentants de 11 organisations, au ministre bruxellois Alain Maron chargé de l'Action sociale et de la Santé, afin d'appeler au respect des droits humains des résidents de maisons de repos et de soins.
Le ministre s'est longuement entretenu avec une délégation.
Les personnes reçues ont fait remarquer qu'il n'y avait pas encore de réelle avancée sur la question d'un mécanisme d'inspection indépendant dans les maisons de repos. Ce point a occupé une grande partie des discussions.
"La Belgique veut ratifier le protocole facultatif annexé à la Convention contre la torture et les mauvais traitements et doit donc mettre en place des mécanismes de contrôle pour tous les lieux de privation de liberté, qu'il s'agisse de prisons, d'IPPJ (Institutions publiques de protection de la jeunesse), d'hôpitaux psychiatriques mais aussi de maisons de repos, car certaines personnes âgées ne peuvent pas sortir seules", explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d'Amnesty International.
"La crise COVID-19 a révélé des problèmes structurels sous-jacents, qui existaient depuis longtemps: le manque de personnel et de formation, parfois des mauvais traitements qui ont cours... De gros efforts ont été faits, tant du côté bruxellois que wallon.
Différentes mesures ont été prises, ce qui a contribué à ce que la deuxième vague soit moins sévère que la première dans les maisons de repos. Nous rencontrerons de la même manière Christie Morreale, la ministre de la Santé du gouvernement de Wallonie, début octobre. Elle a par exemple très vite émis une circulaire pour demander aux inspecteurs de ne plus prévenir les maisons de repos la veille de leur venue comme cela se faisait, mais il reste à avoir des institutions indépendantes".
Parmi les 11 organisations liées à l'action figurent la Ligue des droits humains, la fédération francophone des associations de patients et de proches LUSS ou encore des ASBL visant à protéger les droits des aînés comme le mouvement Énéo et l'association Respect Seniors.
Maintenant que la pandémie a mis en lumière les fragilités des maisons de repos, les organisations demandent aux autorités politiques d'œuvrer à favoriser "une vision humaniste de l'accompagnement du vieillissement". "Malgré la prise de conscience par nos autorités des drames qui se jouent dans les maisons de repos, le respect et la réalisation des droits humains des résidents sont encore loin d'être acquis. Nous continuerons de mettre la pression sur ces mêmes autorités pour que les efforts encore nécessaires soient apportés le plus rapidement possible".