Une virologue chinoise, directrice d'un des laboratoires de l'Institut de virologie de Wuhan, a de nouveau démenti la théorie selon laquelle le virus à l'origine du Covid-19 aurait pu s'échapper de son institution, dans un entretien paru lundi dans le New York Times.
Le président américain Joe Biden avait appelé en mai les services de renseignement américains à "redoubler d'efforts" pour expliquer les origines du Covid-19, déplorant le manque de coopération et de transparence de Pékin.
Longtemps balayée d'un revers de main par la plupart des experts, la théorie d'un accident de laboratoire à Wuhan, en Chine, est revenue en force ces dernières semaines dans le débat américain. Et les appels en faveur d'investigations plus approfondies se multiplient au sein de la communauté scientifique.
Shi Zhengli, à la tête du laboratoire de haute sécurité P3 (pour "pathogène de classe 3") de l'institut de Wuhan qui étudie de nombreux virus dont les coronavirus, a répondu au New York Times par téléphone et e-mail.
"Comment diable puis-je apporter des preuves de quelque chose dont il n'y a aucune preuve?", a-t-elle d'abord lâché, souhaitant ensuite poursuivre par e-mail, citant les règles de l'institut basé dans la ville qui fut le premier épicentre de la pandémie de coronavirus.
Selon le New York Times, Dr Shi a ensuite répondu par une négative appuyée lorsqu'il lui a été demandé si son laboratoire avait eu en sa possession une souche du nouveau coronavirus avant la pandémie.
Elle a aussi démenti les informations, publiées dans la presse américaine, selon lesquelles trois chercheurs de l'institut de Wuhan auraient été hospitalisés en novembre 2019, présentant des symptômes compatibles avec le Covid-19, mais aussi avec ceux d'une "infection saisonnière".