Annoncées depuis près de vingt ans, les voitures chinoises débarquent enfin sur le Vieux Continent. En réalité, elles ont déjà tenté l'expérience il y a une quinzaine d'années, mais les véhicules proposés par les marques Brillance et Landwin avaient lamentablement échoué aux crash tests.
Alors, les Chinois se sont remis au travail, en s'inspirant fortement des constructeurs réputés. Il suffit de se rendre au salon de Genève pour croiser des dizaines de "visiteurs" chinois prenant des photos de chaque véhicule exposé, dans ses moindres détails. Et comme cela ne suffit pas, les Chinois se sont aussi alliés à la plupart des constructeurs mondiaux désireux de vendre leurs véhicules sur ce qui est devenu le plus grand marché automobile mondial.
Ensuite, ils sont entrés dans le capital de certaines marques comme le nouveau géant Stellantis, issu de la fusion entre PSA, Opel et Fiat-Chrysler. La future grosse Citroën C5X sera même fabriquée en Chine et importée en Europe. Enfin, ils ont carrément racheté des marques comme Volvo, propriété de Geely (qui détient aussi Lotus) ou MG, appartenant à SAIC (Shanghai Automotive Industry Corporation). Bref, sans nécessairement le savoir, certains d'entre nous roulent peut-être déjà en voiture (en partie) chinoise...
On a testé l'Aiways U5
La quoi ? L'Aiways (c'est la marque) U5 (le modèle). Si vous ne connaissez pas, c'est un peu normal. D'abord parce que la marque n'a été fondée qu'en 2017, puis parce que l'U5 est le premier modèle commercialisé. Et pas n'importe où. Chez nous, c'est l'enseigne Cardoen qui a décidé d'importer et distribuer ce gros SUV électrique.
Alors que la plupart des véhicules chinois s'inspirent des modèles européens, quand ils ne les copient pas, on ne peut que saluer la démarche d'Aiways qui a conçu un modèle original. Bien entendu, on peut trouver des inspirations suédoises (enfin chinoises, voir plus haut) sous certains angles, mais la face avant est suffisamment originale pour que les badauds se retournent interloqués. Le premier contact avec l'engin est positivement surprenant. Il y a de la place pour cinq adultes et le coffre est volumineux.
Les matériaux intérieurs sont de bonne facture et l'équipement est pléthorique (cuir, toit ouvrant panoramique, sièges chauffants, recharge GSM par induction, multiples aides à la conduite, caméra panoramique, cinq écrans numériques dont un pour le chauffage, etc.). Tom, qui m'en confie la clé sans contact mais en plastique, m'explique qu'une mise à jour a du être effectuée sur le modèle pour le rendre compatible avec l'Apple CarPlay. De fait, ça marche, mais la grande dalle centrale affiche alors un graphisme digne des premiers écrans VGA, alors que la définition est excellente autrement.
L'autonomie indiquée lorsque la batterie de 63 kWh est pleine est de 400 km. Vu l'aérodynamisme et le poids de 1 800 kg, on va plutôt tabler sur 300 km dans la "vraie vie", c'est à dire en faisant de l'autoroute. D'ailleurs, la voiture s'y sent bien, emmenée par son moteur de 204 chevaux.
Cruise control adaptatif engagé, on profite d'une excellente insonorisation dans un confort surprenant. Premier couac dans ce paysage idyllique : le volant à double méplat (qui gène la vision du tableau de bord) est de travers sur notre exemplaire, et ça se remarque ! Ce n'est que le début d'une multitude de petits défauts faisant penser à un véhicule de présérie en phase de développement. On vous les énumère.