La Suite en fa majeur de Haendel est une œuvre courte, même pas dix minutes, ce sera donc l’occasion pour une fois d’écouter chaque note de la pièce soumise à notre comparaison à l’aveugle. Cette suite est donc la deuxième d’un premier livre de huit suites pour le clavecin composé au tout début du XVIIIe siècle par le jeune Haendel, qui n’a qu’une vingtaine d’années. Haendel, ne l’oublions pas, est déjà un virtuose du clavecin. À cette époque, il s’apprête à quitter Hambourg et son Allemagne natale pour un grand voyage en Italie, où il rencontrera ce qui se fait de mieux à l’époque, en termes musicaux. Il retournera ensuite à Hanovre, puis en Angleterre, où on sait le succès qu’il y gagna.
C’est donc un Haendel imbibé de musique germanique, française et italienne qui rédige ces Suites pour clavecin, on y sent d’ailleurs toute la synthèse géniale que le compositeur allemand a faite de ces inspirations.
La Suite en Fa majeur est un peu à part, elle n’est pas vraiment une Suite de danses, à la Couperin : parmi les quatre pièces qui la composent, il n’y a pas une seule danse. Cette Suite ressemble plutôt à une Sonate à l’italienne avec une aria en entrée, à l’italienne, un adagio tout ornementé. Suit un Allegro à deux voix, virtuose, là aussi, à l’italienne, où on sent poindre la musique de Scarlatti. Ensuite un Adagio, court et une Fugue finale, Allegro, toute joyeuse