Débattre de la Messa di Gloria de Rossini dans la Table d’écoute ne s’imposait pas de soi. En effet, il n’existe finalement qu’une discographie assez limitée de cette œuvre. Ce choix s’inscrit en fait dans l’actualité puisque Pierre Solot et son équipe de chroniqueurs hors pair vont se baser sur une version référente et révélée dès le début de l’émission, à savoir une version publiée chez Warner au début du mois d’octobre et proposée par Antonio Pappano, l’Orchestre et les Chœurs de l’Académie Nationale Sainte Cécile de Rome.
Pappano et son orchestre romain explorent en connaisseurs cette musique sacrée de Rossini puisqu’ils avaient notamment publié en 2010 un Stabat Mater de belle facture qui fut d’ailleurs examiné à la Table d’écoute l’année dernière. Les voici donc repartis dans ce répertoire avec cette Messa di Gloria qui a pour particularité de ne se suffire que des deux premières parties de la Messe catholique, à savoir le Kyrie et le Gloria. Pas de Credo, de Sanctus ou d’Agnus Dei ici. Cela n’en fait pas une œuvre courte pour autant puisque qu’on atteint une bonne heure de musique en tout : le Kyrie est divisé en trois parties, dont un duo de ténors, et le Gloria prend le reste de l’œuvre, une œuvre en neuf parties, parfois divisées en onze parties sur les disques.
Crée en 1820 à Naples, la Messa di Gloria de Rossini comporte plusieurs voix, celles des solistes d’une part et du chœur de l’autre, sans oublier bien sûr le grand orchestre. Particularité qui a de quoi surprendre : elle rassemble deux ténors, mais aussi une soprano, une mezzo (ou une alto) et une basse. Il en existe également une version révisée sans mezzo où l’un des deux ténors assure les parties de mezzo.