Ce Concerto pour piano de Clara Wieck est un Concerto de jeunesse puisqu’elle entame son écriture à quatorze ans. À cet âge, Clara n’est pas encore mariée à Robert Schumann. Elle l’interprète pour la première fois le 9 novembre 1835 avec l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, sous la direction de Félix Mendelssohn. D’un point de vue orchestral, rien de spécial : les bois par deux, deux cors, trompettes, un trombone et deux timbales. L’œuvre est écrite en trois mouvements et fait souvent penser à la musique de Chopin, dans la façon de sous-traiter l’orchestre, notamment dans l’alternance entre des Tutti et les passages solistes accompagnés ; dans l’écriture pianistique également, des arpèges, une pensée harmonique en sixtes, souvent, et la rondeur sonore qu’elle propose.
Trois mouvements qui s’enchaînent, avec ce curieux deuxième mouvement, le mouvement lent qui est un grand solo de piano qui s’enchaîne en duo avec le premier violoncelle et qui s’achève sur un grondement de timbales, sans l’orchestre… Une page de musique de chambre au sein du Concerto.
De plus en plus de publications discographiques consacrées à ce Concerto paraissent aujourd’hui, et il nous semblait donc pertinent de les confronter à la Table d’écoute, et notamment au regard de cette toute nouvelle parution discographique, publiée ces jours-ci par le label Warner et rassemblant la pianiste Beatrice Rana et l’Orchestre de Chambre d’Europe sous la direction de Yannick Nézet-Séguin, un disque rassemblant les Concertos de Clara et Robert Schumann, un disque qui sera notre version A, version nommée d’emblée donc, les quatre autres versions seront, elles, examinées à l’aveugle comme de coutume.