Ce Concerto pour piano opus 20 d’Alexandre Scriabine, Concerto en fa dièse mineur, est encore une œuvre de jeunesse, ou en tout cas de ce que l’on appelle la première "manière" de Scriabine, une musique encore largement inspirée par l’idiome musical de Frédéric Chopin. De facture assez classique, bon nombre de critiques l’ont violemment jugé. Leurs griefs ? Manque d’originalité, d’inspiration thématique, pauvrement orchestré, etc. Des critiques que Pierre Solot récuse. À ses yeux "l’écriture pianistique est brillante, les changements de tempo sont subtils et fréquents, le piano devient souvent symphonique à lui tout seul, les thèmes sont beaux, riches, le 2e thème du 3e mouvement par exemple est simplement magnifique et tout à fait inspiré, quant à l’orchestration, elle a été critiquée et revue à l’époque par Anatoli Liadov, Rimski-Korsakov et Sergei Taneiev, de vieux briscards de la composition, qui ont remis de l’ordre dans le savoir-faire, c’est vrai, encore un peu limité de Scriabine à ce moment-là !".
Scriabine n’a que 24 ans en 1896 lorsqu’il écrit ce Concerto qui restera d’ailleurs son unique Concerto ; le piano trouvera une place bien plus subtile que celle de soliste romantique dans ses œuvres ultérieures.
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