Nous sommes au début du XIXe siècle, le Grand duo concertant datant de 1816. L’œuvre de Weber n’est pas déconnectée de son époque : on y retrouve un certain héroïsme au goût du jour en pleine ère napoléonienne. Il y a aussi du fantastique dans son répertoire qui possède un charme mélodique indéniable.
Le Grand duo concertant pour clarinette et piano est une œuvre en trois mouvements qui se caractérise par sa virtuosité. Encore une fois, Weber fait la part belle à la clarinette, instrument envers lequel il se sera toujours montré généreux, que ce soit dans ses Concertos ou son Quintette. Ce Duo est sans doute parmi ce qu’il a écrit de mieux en matière de musique de chambre, cela en raison de son équilibre structurel, de son imagination mélodique et surtout dans l’équilibre qu’il instaure entre le piano et la clarinette. Ce sont vraiment deux parties solistes qui se mêlent et dialoguent, Weber évitant le piège dans lequel le piano ne serait que le faire-valoir de la clarinette en l’accompagnant docilement. Dès lors, la dénomination "concertante" de ce grand duo prend tout son sens, qui place les deux instruments à parts égales.
Il y a du théâtre et de l’héroïsme dans le premier mouvement, et toute l’œuvre, en général, participe à ce style brillant si caractéristique de la musique de Carl Maria von Weber. Rappelons que Weber sera avant tout un homme de théâtre, gagnant ses galons de compositeur majeur à l’opéra, notamment avec le succès de son Freischütz qu’il écrira quelques années plus tard, en 1821.