"Elle est encore plus belle que je ne le pensais. C’est émouvant. On clôt la série. En plus, c’était le point d’orgue, la plus belle pièce, puisque c’est le retour triomphal d’Orient", a souligné Morgane Lecareux, conservatrice au Château royal de Blois.
"Les couleurs sont excessivement bien conservées. Le dessin est d’une finesse incroyable, particulièrement les visages", a-t-elle observé.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Göring avait fait l’acquisition de la tenture complète auprès de Renée Gérard, une antiquaire française connue pour ses échanges commerciaux avec les officiers allemands pendant l’Occupation "et condamnée pour collaboration à la Libération", selon Anne Labourdette, conservatrice au musée du Louvre.
Le dignitaire nazi la destinait à son palais personnel. C’est finalement l’armée américaine qui mettra la main dessus en avril 1945, à Berchtesgaden (Allemagne), l’un des lieux de villégiature d’Hitler.
En 1949, cinq des six tapisseries ont été renvoyées en France, avant d’être exposées à Blois à partir de 1975.
Le triomphe de Pompée, "sans doute en raison d’un faux témoignage d’un proche de Göring" selon Mme Labourdette, n’avait jamais été restituée.
"Nettoyé, dépoussiérée et consolidée" par l’Allemagne, le chef-d’œuvre a ensuite été accroché au ministère allemand des Affaires étrangères, à Bonn puis à Berlin, avant que le ministère français de la Culture ne retrouve sa trace.