La campagne de vaccination bat toujours son plein en Belgique. Et depuis l’accord de principe du gouvernement sur la troisième dose, les choses se mettent doucement en place. Les différents ministres de la Santé doivent se réunir ce samedi pour organiser cette nouvelle vague de vaccination.
Aucune date précise concernant cette dose de rappel pour l’ensemble de la population n’a encore été actée mais celle-ci commencera après la vaccination des personnes prioritaires comme l’a précisé Christie Morreale, ministre wallonne de la santé, au micro de Thomas Gadisseux dans l’invité de Matin Première : "On ne sait pas exactement quand cela va commencer. Nous avons pris une décision de principe et nous allons devoir nous intéresser aux modalités pratiques pour voir quand ce rappel vaccinal pourra commencer. Il faut en tout cas que tous les soignants et les personnes plus âgées aient pu être vaccinés. L’ensemble de la population suivra par après."
►►► À lire aussi : Quatrième vague de Covid en Belgique: pourquoi le "booster" du vaccin est si important, surtout pour les plus de 65 ans
Une dose de rappel qui sera également conditionnée en fonction de la date d’injection de la seconde dose pour les vaccins à ARN messager (Pfizer et Moderna) ou de la première dose pour le vaccin de Johnson & Johnson : "Nous allons nous prononcer samedi et nous donnerons toutes les modalités pratiques mais selon toute vraisemblance, la logique voudrait que ce soit à partir d’un certain délai, 6 mois à partir de la deuxième dose de vaccination, à l’exception du Johnson et Johnson qui pourrait être injecté minimum deux mois après la première dose dans le courant du mois de décembre". Une assurance supplémentaire donnée par Christie Morreale : la Belgique aura assez de vaccins pour fournir une dose de rappel à tous les citoyens.
La Belgique va sans doute être l’un des premiers pays au monde à injecter une troisième dose à l’ensemble de la population
La décision concernant cette troisième dose doit encore être approuvée donc mais la ministre reste confiante : "Le Conseil Supérieur de la Santé avait rendu un avis il y a trois semaines disant que ce n’était pas encore le moment mais considérant que c’était un avis qui pouvait évoluer. Entre-temps, l’Agence Européenne des Médicaments (EMA) a donné son feu vert pour la troisième dose." Un avis qui sera donc probablement suivi par le Conseil Supérieur de la Santé dans les jours à venir : "La Belgique va sans doute être l’un des premiers pays au monde à injecter une troisième dose à l’ensemble de la population. Au sein de l’Union Européenne, on va être précurseur et on est prêt puisque dans les différentes régions, on rouvre des centres de vaccination de manière beaucoup plus importante. La volonté de toutes les entités fédérées, c’est de vacciner le plus rapidement si elle est préconisée par le Conseil Supérieur de la Santé".
►►► À lire aussi : Coronavirus en Belgique : un médecin a produit plus de 2000 faux certificats de vaccination en Wallonie
La ministre indique d’ailleurs Wallonie se prépare à administrer davantage de doses : "On a une dizaine de centres qui vont rouvrir chez nous en Wallonie à partir du 29 novembre. Il y a aussi des centres de vaccination qui ouvrent six jours sur sept, jusqu’à 13 heures par jour pour pouvoir rapidement donner cette troisième vaccination, ce boost qui permet d’augmenter l’immunité de manière beaucoup plus importante encore".
Une vaccination possible chez les pharmaciens
Et pour accélérer la cadence de la vaccination, l’admission du vaccin pourrait s’exporter en dehors des centres. Les pharmaciens sont notamment pressentis pour injecter cette fameuse dose de rappel comme l’a indiqué la ministre : "C’est une possibilité légale. Je pense qu’il faut qu’on élargisse le spectre. On sait aussi que les médecins sont très mobilisés sur d’autres choses, sur d’autres pathologies mais on doit pouvoir élargir la vaccination en offrant plus de cartes. On a eu les infirmiers et les médecins qui l’on fait donc les pharmaciens sont une possibilité légale que Frank Vandenbroucke a ouverte."
La pression sur les hôpitaux de plus en plus forte
La situation épidémiologique dans notre pays continue de se dégrader de jour en jour et la hausse des contaminations s’accélère encore : +54% de nouveaux cas par rapport à la semaine dernière. Et cette augmentation entraine de nouvelles hospitalisations : "Nous suivons la situation au jour le jour. Le pic était attendu entre la mi-novembre et début décembre. Chaque jour qui passe, j’ai des responsables d’hôpitaux au téléphone qui m’expliquent que la situation est de plus en plus tendue. Il y a plus de 650 personnes dans les soins intensifs et ça augmente de manière assez impressionnante. D’autant que, comme tout reste ouvert, il y a aussi d’autres personnes qui se présentent encore dans les hôpitaux, des traumas crâniens, des personnes qui font encore des accidents, …"
Derrière, il y a des humains qui soignent et ils en sont à leur quatrième vague
De nouvelles admissions qui augmentent la pression sur le personnel hospitalier et qui provoque un épuisement de plus en plus important du côté personnel soignant. Après 3 vagues de contaminations, les médecins sont parfois à bout : "Le système des soins de santé est moins résilient. Il faut se mettre à leur place. Derrière, il y a des humains qui soignent et ils en sont à leur quatrième vague. Une quatrième vague où ils voient des personnes arriver, qui saturent et qui meurent du Covid. Cette prise en charge est extrêmement lourde. Une personne en soins intensifs doit être prise en charge par 5 à 6 infirmiers".
Des soins reportés à cause du Covid
Les hôpitaux sont passés en phase 1B la semaine dernière, ce qui signifie que la moitié des lits en soins intensifs doivent être réservés pour des patients Covid. Une allocation de lit qui signifie que certaines pathologies ne sont plus traitées efficacement dans les hôpitaux : "C’est aussi ça le corollaire de la crise du Covid", précise la ministre. "Ça ne touche pas uniquement les personnes malades du coronavirus, on reporte des soins, des opérations cardiaques, des opérations de cancers et d’autres choses importantes. Cela met la vie des gens en péril" conclut Christie Morreale.