Monde

Unicef : deux milliards d’enfants menacés par les vagues de chaleur d’ici 2050, y compris en Belgique

Unicef : deux milliards d’enfants menacés par les vagues de chaleur d’ici 2050, y compris en Belgique

© UNICEF

Le mercure est en train de grimper, ce qui a des effets de plus en plus graves sur les enfants ", déclare Catherine Russell, Directrice générale de l’Unicef. "Un enfant sur trois vit déjà dans des pays enregistrant des températures extrêmement élevées, et près d’un enfant sur quatre est exposé à des vagues de chaleur fréquentes. Or, la situation ne va cesser de s’aggraver". Et les enfants vivant en Belgique ne seront pas épargnés.

Deux millions d’enfants en Belgique

Au cours des trente prochaines années, de plus en plus d’enfants seront frappés par des vagues de chaleur plus longues, plus intenses et plus fréquentes, qui mettront en péril leur santé et leur bien-être, alerte l’Unicef. "Selon le scenario le moins pessimiste, avec une augmentation des températures de 1,7 degré, les trois quarts des enfants seront touchés par des vagues de chaleurs intenses", explique Maud Dominicy, chargée des droits de l’enfant pour Unicef Belgique.

Selon le scenario le plus pessimiste et une augmentation des températures de 2,4 degrés, tous les enfants seront concernés, partout dans le monde, y compris en Belgique". Quel que soit le scénario, l’Unicef estime "quau moins 2,2 millions d’enfants en Belgique seront confrontés à des vagues de chaleur plus fréquentes et de plus longue durée d’ici 2050".

L’année la plus froide du reste de leur vie

Dans le monde, 559 millions d’enfants sont actuellement exposés à des vagues de chaleur fréquentes, tandis que 624 millions d’enfants sont confrontés à l’un des trois autres indicateurs propres aux fortes chaleurs : des épisodes caniculaires de longue durée, de forte intensité ou des températures extrêmement élevées. "Il est urgent d’adapter les services dont sont tributaires les enfants pour faire face aux effets inévitables de l’embrasement de la planète" estime l’Unicef.

Les vagues de chaleur sont particulièrement néfastes pour les enfants, lesquels sont moins à même de réguler leur température corporelle que les adultes. Plus les enfants sont confrontés à ces phénomènes de chaleur extrême, plus ils courent le risque de développer des problèmes de santé, notamment des affections respiratoires chroniques, de l’asthme et des maladies cardiovasculaires.

Les bébés et les jeunes enfants sont les personnes présentant le plus haut risque de mortalité liée à la chaleur. Les épisodes caniculaires peuvent également entraîner des répercussions sur l’environnement dans lequel vivent les enfants et compromettre leur sécurité, leur nutrition et leur accès à l’eau, ainsi que leur éducation et leurs moyens de subsistance à long terme.

 

Tous les enfants concernés

Les prévisions soulignent l’importance de prendre immédiatement des mesures drastiques d’atténuation des émissions et d’adaptation en vue de contenir la hausse mondiale des températures et de protéger des vies. A l’horizon 2050, des millions d’enfants supplémentaires seront exposés à des vagues de chaleur de forte intensité et à des températures extrêmement élevées, un nombre qui variera selon le niveau de réchauffement planétaire que nous atteindrons.

Les enfants vivant dans les régions septentrionales, en particulier en Europe, subiront l’augmentation la plus brutale des vagues de chaleur de forte intensité, tandis que, d’ici à 2050, près de la moitié des enfants vivant en Afrique et en Asie seront continuellement exposés à des températures extrêmement élevées. Le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Soudan, le Tchad, l’Arabie saoudite, l’Iraq, l’Inde et le Pakistan devraient compter le plus grand nombre d’enfants touchés.

Préparer les enfants

L’UNICEF appelle les gouvernements à protéger les enfants de la dévastation climatique en adaptant les services sociaux. Chaque pays doit adapter ses services sociaux essentiels, à savoir l’eau, l’assainissement et l’hygiène (EAH), la santé, l’éducation, la nutrition, la protection sociale et la protection de l’enfance. Les pays doivent investir davantage dans la prévention, le dépistage et le traitement précoces de la malnutrition sévère chez les enfants, les mères et les populations vulnérables.

Les gouvernements doivent préparer les enfants à vivre dans un monde marqué par les changements climatiques. Chaque pays doit sensibiliser les enfants et les jeunes aux changements climatiques et aux mesures de réduction des risques de catastrophe, les former aux compétences vertes, tout en leur fournissant des occasions de participer activement à l’élaboration des politiques de lutte contre les changements climatiques et de les influencer.

Les responsables politiques doivent accorder la priorité aux enfants et aux jeunes dans les financements et les ressources alloués à la lutte contre les changements climatiques et enfin prévenir une catastrophe climatique en réduisant drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et en respectant le seuil de 1,5 °C. D’après les projections, qui indiquent que nos émissions devraient augmenter de 14% au cours de cette décennie, nous allons au-devant d’un embrasement catastrophique de la planète.

COP 27

En 2022, les températures ont atteint des sommets dans presque toutes les régions du monde. "Notre planète est en surchauffe, et pourtant, les dirigeants mondiaux ne réagissent pas. Nous n’avons donc pas d’autre choix que de faire davantage pression sur eux pour qu’ils rectifient la trajectoire empruntée, et prennent les mesures qui s’imposent dès la COP27 dans l’intérêt des enfants du monde entier, mais surtout des plus vulnérables qui vivent dans les régions les plus touchées", indique le rapport de l’Unicef. "Sans action urgente, les vagues de chaleur deviendront encore plus dévastatrices que ce que nous anticipons déjà".

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous