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Union européenne : le manque de transparence du Conseil condamné par la Justice européenne

Union européenne : le manque de transparence du Conseil condamné par la Justice européenne

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Par Belga, édité par Anne Poncelet

Un juriste italien vivant à Bruxelles, ancien haut fonctionnaire au Parlement européen, a obtenu mercredi du Tribunal de l’Union Européenne, avec le soutien de la Belgique, l’annulation d’un refus d’accès à des documents du Conseil, l’institution qui représente les États membres de l’Union.

Chef jusqu’en 2011 du secrétariat de la commission des libertés civiles du Parlement européen, Emilio De Capitani avait déjà obtenu en justice, en 2018, l’accès à des documents des trilogues (la négociation législative entre le Parlement et le Conseil, avec le soutien de la Commission), que lui refusait le Parlement.

Pourfendeur de l’opacité dans le processus législatif européen, il avait demandé l’accès à des documents d’un groupe de travail du Conseil de l’Union européenne relatifs à la révision d’une directive sur la comptabilité et la fiscalité des entreprises. Il voulait connaître la position des différents États membres à ce sujet pour, le cas échéant, alerter l’opinion et susciter le débat avant que le Conseil n’ait fixé sa position commune. Mais cet accès lui a été refusé par le Conseil, au motif que la divulgation de ces documents porterait gravement atteinte à son processus décisionnel.

Le juriste a donc porté l’affaire devant le Tribunal de l’Union européenne, qui examinait ainsi pour la première fois les conditions d’accès aux documents des groupes de travail du Conseil. La Belgique, les Pays-Bas, la Finlande et la Suède l’ont soutenu dans sa demande. D’un côté, le Tribunal a confirmé que les traités de l’Union permettaient de préserver un refus d’accès au motif que la divulgation de documents porterait gravement atteinte au processus décisionnel du Conseil. Mais en l’occurrence, ce n’est pas le cas des documents visés par la demande, a-t-il dit dans son arrêt publié mercredi. Le Tribunal souligne que, dans un système fondé sur le principe de légitimité démocratique, les colégislateurs doivent répondre de leurs actes à l’égard du public, et que l’exercice par les citoyens de leurs droits démocratiques présuppose la possibilité de suivre en détail le processus décisionnel et d’avoir accès à l’ensemble des informations pertinentes.

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