Novak Djokovic n’est peut-être qu’à quelques jours d’un immense exploit. S’il gagne encore trois matches à New York, il réussira le Grand Chelem calendaire. Il aura remporté les quatre tournois majeurs la même année. Après ses victoires à l’Australian Open, à Roland-Garros, et à Wimbledon, il doit s’imposer à l’US Open pour rejoindre deux autres champions dans la légende. Seuls l’Américain Donald Budge et l’Australien Rod Laver y sont arrivés.
Quand le tennis est né, quand quatre événements sont devenus les plus importants du calendrier, on ne parlait pas encore de tournois du Grand Chelem. "Grand Chelem" était une expression réservée au bridge. Vers 1910, elle apparaît pour la première fois dans le monde du sport, en baseball. Puis, elle est utilisée en golf.
La plupart du temps, ce sont des journalistes qui font naître les termes sportifs qui nous sont aujourd’hui familiers. En 1933, deux chroniqueurs du "New York Times" parlent pour la première fois de "Grand Chelem" en tennis. L’Australien Jack Crawford a gagné les trois premiers tournois majeurs de la saison, et il faut trouver une façon d’évoquer la razzia qu’il s’apprête peut-être à réussir. Ce sera le "Grand Chelem". Mais il ne va pas le réaliser, et l’expression tombe auxoubliettes. Jusqu’en 1938, quand Donald Budge s’adjuge les quatre grands titres. Il réussit le Grand Chelem, et chaque épreuve est désormais appelée "tournoi du Grand Chelem".
>> Donald Budge, le premier homme à réussir le Grand Chelem calendaire, en 1938
Il faudra attendre vingt-quatre ans pour qu’un homme truste à nouveau toutes les victoires en Australie, en France, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis.
Cet homme, c’est l’Australien Rod Laver. Il est né en 1938, l’année du seul Grand Chelem réussi jusqu’à présent, par Donald Budge. Et lui, il va gagner deux Grands Chelems calendaires. Dans des conditions très différentes.