USA : Ron DeSantis, le rival de Donald Trump, se lance officiellement dans la course pour la Maison Blanche.

Carrure de rugbyman, yeux bleus, sourire hollywoodien, Ron DeSantis, 44 ans, 3 enfants, rêve d’un destin présidentiel. Il est né à Jacksonville (Floride) dans une famille modeste aux racines italiennes. Il commence sa carrière politique en 2012 comme représentant au Congrès. Auparavant, diplômé en droit de Harvard, il s’est engagé dans l’armée, et a servi en Irak et à Guantanamo.

Repéré et puis soutenu par Donald Trump, Ron DeSantis démissionne du Congrès en 2018 pour tenter sa chance au poste de gouverneur de Floride. Il est alors élu de justesse avec seulement 0,4% de plus que son adversaire démocrate. Mais en 2022, il est réélu haut la main avec 59% des voix. La candidature de Ron DeSantis est extrêmement attendue auprès des républicains qui cherchent une alternative à Donald Trump.

Avec l’ancien président de 76 ans, Ron DeSantis partage les idées, mais pas les outrances. " C’est un Trump en un peu plus intelligent, plus discipliné, brusque mais pas trop" disait de lui Ron Eberhart, un donateur du parti républicain, début 2022. DeSantis a gagné en popularité en multipliant les coups d’éclat ultra-conservateurs sur l’éducation ou l’immigration. Il a transformé son Etat en laboratoire des idées conservatrices.

Ron DeSantis se présente comme le chevalier blanc. Il a déclaré la guerre au mouvement woke. "La Floride est l’endroit où le wokisme va mourir" déclarait-il après sa réélection comme gouverneur en novembre dernier. Il a fait interdire l’enseignement de l’histoire de l’esclavage, la sensibilisation aux questions de genres et à l’homosexualité et a ordonné le retrait des livres à connotation sexuelle ou à contenu polémique. Tout débat sur la race, le genre, l’identité, les minorités est évacué.

Depuis 2022, la Floride autorisait l’avortement jusqu’à 15 semaines. Mais le 13 avril dernier, le gouverneur a promulgué une loi interdisant l’avortement au-delà de 6 semaines de grossesse. Etant donné que peu de femmes ont connaissance de leur grossesse à ce stade, cette loi interdit de facto tout avortement, avec une exception cependant en cas de viol, inceste ou de trafic d’être humain.

Ron DeSantis a aussi promulgué une autre loi, cette fois pour faciliter la peine de mort. Huit voix sur douze, et non plus l’unanimité, sont désormais suffisantes pour infliger la peine capitale. Deux cent nonante-sept condamnés à mort attendent dans les couloirs de la mort en Floride. Une autre loi prévoit la peine de mort pour les violeurs d’enfants de moins de 12 ans.

De nombreux conservateurs avaient placé leurs espoirs en Ron DeSantis pour la présidentielle mais dans les derniers sondages, le gouverneur de Floride accuse un sérieux retard face à Donald Trump, lui, officiellement candidat depuis le 16 novembre 2022. Des sondages que Donald Trump s’est empressé de partager sur son réseau social mardi, dès les premières rumeurs de l’annonce de Ron DeSantis.

Son principal handicap : un manque de charisme, pointé de toutes parts. "Le problème avec DeSantis, c’est qu’il aurait besoin de se faire greffer une personnalité", moquait récemment Donald Trump sur son réseau, Truth Social. Les invectives entre les deux hommes ont débuté bien avant que le gouverneur de Floride ne soit officiellement candidat, à coups de déclarations acides et par meetings interposés.

Dans ce face-à-face avec Donald Trump, Ron DeSantis pourra tout de même s’appuyer sur un imposant trésor de guerre de 110 millions de dollars. Il compte puiser dans ces fonds pour essayer de rattraper son retard en inondant le pays de spots publicitaires.

Dans une récente vidéo de son comité d’action politique, un homme pose un autocollant "DeSantis président" pour recouvrir un "Trump 2016" sur une voiture. C’est un condensé du message que le gouverneur veut transmettre aux électeurs : élu à la tête de la Floride en 2018, avec le soutien de… Donald Trump, Ron DeSantis prétend incarner la nouvelle garde.

Parmi les autres candidats républicains déclarés figurent l’ancienne ambassadrice des Etats-Unis à l’Onu, Nikki Haley, et le sénateur de Caroline du Sud, Tim Scott.