La musique de Vaague est accompagnée d’extraits de discours. Quel sens donnes-tu aux passages choisis ? Pourquoi ne pas avoir fait le choix de proposer une musique purement instrumentale ?
Antoine : Je trouve qu’en tant qu’artiste, on a un rôle à jouer dans la société qui est non seulement de permettre aux gens de s’évader mais aussi de les amener à réfléchir à la sortie d’un show. Personnellement, quand je vais voir un concert, une pièce de théâtre, une expo ou un film, j’aime sortir de là en me disant que non seulement j’ai vu un truc super beau mais qui, en même temps, me fait aussi réfléchir. Au-delà de l’instrumental, j’avais envie de pouvoir avoir une prise plus directe sur ce que j’avais envie de transmettre.
Pour moi, c’était important que les textes fassent partie intégrante du projet. Par exemple, dans "Shaades", c’est un extrait d’un discours de Toni Morrison sur la problématique du Black Lives Matter. Pour faire court, ce sont des sujets qui me posent question personnellement et dont j’ai envie de faire part au public. Mon idée, ce n’est pas de véhiculer une idée que tout le monde doit penser. Je veux juste qu’il s’agisse d’une proposition : "Ça, c’est moi, ce qui je suis. J’espère que ce prisme peut vous aider à non seulement vous évader le temps du concert, mais en plus à peut-être penser à quelque chose qui vous représente vous."