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Vacances de carnaval : les touristes n’ont pas répondu présents en province de Luxembourg

À Durbuy, les rues sont vides ces dernières semaines

© D.R.

Des rues presque vides. L’image est inhabituelle à Durbuy. Habituée de voir son pavé être battu par le talon de milliers de touristes, la plus petite ville du monde a vécu carnaval bien seule. "C’est du jamais vu. D’habitude, mon établissement est plein. Aujourd’hui, regardez : il n’y a presque personne", regrette Françoise, propriétaire d’un restaurant sur la place principale.

Les tenanciers sont unanimes : ces deux semaines de carnaval étaient calmes. Trop calmes. Certains ont même préféré ne pas ouvrir leur établissement. "Notre voisin voulait allumer ses fourneaux en semaine. Finalement, au vu du nombre de touristes présents, il a préféré n’ouvrir que le week-end, c’est particulier et dommage pour l’attractivité du centre", confie un autre restaurateur de la place.

Pour ce qui est de la fréquentation des hôtels, c’est la dégringolade. "Nous sommes entre moins 12 et moins 15% pour nos établissements", remarque Simon Boclinville, responsable du Sanglier. "Il va falloir comprendre ce qu’il s’est passé car cette première édition de vacances de carnaval à deux semaines est clairement sous les objectifs que nous nous étions fixés." D’autres hôtels accusent même une chute de 30% par rapport à la fréquentation attendue.

De nombreux facteurs explicatifs

La morosité de ces quelques acteurs locaux est partagée par de nombreux autres en province de Luxembourg. "Il ne faut pas exagérer la situation non plus. Selon nos premiers retours, la première semaine de vacances n’a pas été trop mauvaise. Les écoliers flamands étaient également en congé. Mais on remarque que l’affluence n’a pas été au rendez-vous dans de nombreux lieux touristiques, surtout lors de la seconde. Ce n’est pas non plus catastrophique. Pour comprendre la situation, il faut revenir à la période avant le Covid. Carnaval a toujours été un créneau plus creux pour le secteur touristique. On l’a sans doute un peu oublié avec les crises sanitaires répétées qui obligeaient les Belges à rester sur le territoire. Les derniers congés de carnaval ont été exceptionnels. Mais aujourd’hui les frontières sont ouvertes, et le congé de printemps n’arrivera que début mai. Les Belges ont certainement profité de la période de carnaval pour s’évader au ski", remarque Marine Georges coordinatrice d’Ardenne Belge Tourisme.

Elle est rejointe par Simon Boclinville : "Nous accueillons surtout des touristes pour deux ou trois nuitées. Avec deux semaines, le touriste lambda a vu l’opportunité de pouvoir voyager plus loin et plus longtemps. Cela n’a pas fait nos affaires."

Mais Marine Georges voit un autre facteur ayant également influencé le manque d’attractivité des espaces touristiques : "Nous sommes toujours dans un contexte économique difficile. Beaucoup pensent d’abord à payer leurs factures de gaz et d’électricité avant de penser à dépenser pour des loisirs."

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