L’avis favorable et la recommandation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’utilisation du vaccin anti-malaria de GSK ont été chaleureusement accueillis par la direction et le personnel des sites belges du groupe pharmaceutique. (https://www.rtbf.be/info/societe/detail_l-oms-recommande-la-generalisation-du-premier-vaccin-anti-malaria?id=10855507)
La nouvelle est en effet de bon augure pour la santé, principalement pour les enfants d’Afrique subsaharienne, où le paludisme fait des ravages. Et c’est sans doute là, l’essentiel !
L’annonce réjouit aussi les chercheurs, dont ceux du site de GSK Rixensart, qui ont permis de mettre au point le vaccin. "Un vaccin qui sera évidemment porteur pour le groupe britannique, faute d’avoir remporté la course des vaccins anti-Covid", dit un syndicaliste qui souhaite garder l’anonymat.
Mais en matière d’emploi et de stabilité de l’activité sur les sites belges de GSK, les syndicats ne s’attendent pas à de grands changements.
Impact incertain sur l’emploi
Plusieurs syndicalistes nous l’ont dit : l’annonce de l’OMS est une bonne nouvelle en soi. Mais surtout pour les patients et l’image du groupe GSK dans son ensemble. Pour les travailleurs des sites belges de la multinationale (Rixensart, Wavre et Gembloux), "le développement de ce vaccin antipaludique ne changera pas grand-chose". Un point de vue qui devra être précisé par la direction, lors d’un conseil d’entreprise prévu le 20 octobre.
"C’est certainement une bonne nouvelle pour l’image de l’entreprise. Par contre, ce n’est pas le vaccin du futur de GSK", explique Imdat Gunes, délégué principal FGTB. "Ce n’est pas cela qui va créer de (nombreux) nouveaux jobs, ni stabiliser l’emploi. Cette production-là ne permettra pas non plus d’assurer une forte croissance du groupe. D’autant qu’à terme, la production sera transférée en Inde".
Pour Ludovic Calonne, délégué Setca, "si l’entreprise est la seule à produire le vaccin anti-malaria, c’est parce que ce vaccin ne rapporte pas énormément d’argent. C’est plutôt un vaccin dit éthique. Et si le développement s’est réalisé en Belgique, c’est grâce aux millions apportés par la Fondation de Bill Gates" (Bill & Melinda Gates Foundation).
15 millions de doses par an
"Actuellement, la production belge est d’environ un à deux millions de doses par an", explique un autre représentant du personnel. "Nous devrions monter à 15 millions de doses ! Mais nous ignorons par quels moyens. La direction ne nous a encore rien dit. Nous avons d’ailleurs appris l’annonce de l’OMS et les commentaires de la direction par la presse. Nous attendons donc des précisions".
Jusqu'en 2028 en Brabant wallon
Pour le délégué Setca Ludovic Calonne, "passer à 15 millions de doses annuelles jusqu’en 2O28, cela suppose des améliorations des lignes de production et l’engagement d’effectifs supplémentaires". Mais le syndicaliste estime qu’il s’agira d’un renfort en interne. Il n’y aurait pas de recrutement de nouveaux collaborateurs. "Une information sur laquelle la direction ne nous a effectivement encore rien dit", confirme-t-il. "Pas plus que sur le devenir de cette aile de production après le transfert de l’activité anti-malaria en Inde après 2028. Mais je pense que le personnel de cette unité brabançonne sera redéployé sur d’autres unités de GSK Belgique".
Direction et syndicats devraient discuter de tous ces sujets lors du prochain conseil d’entreprise de GSK Belgique, le mercredi 20 octobre prochain.