La suspension des essais cliniques du vaccin d’AstraZeneca suite au malaise d’un volontaire est une procédure "normale, banale" a estimé Yves Van Laethem, porte-parole du Centre de crise pour la lutte contre le coronavirus, lors d’une conférence de presse de ce mercredi.
Rappelant la complexité du processus quant à l’élaboration d’un vaccin contre le coronavirus et sa diffusion auprès de la population, Yves Van Laethem a indiqué que les essais autour du vaccin d’AstraZeneca ont été suspendus "à cause d’un effet secondaire, non compréhensible sur un des volontaires". Pour le Centre de crise, "ceci souligne tout le sérieux dont les études sont faites".
Un comité indépendant
Yves Van Laethem a rappelé qu’il existe "un comité indépendant", sans aucun lien avec la firme pharmaceutique "qui suit les données et les effets secondaires" des vaccins en cours de confection. "C’est lui qui donne le signal" lorsqu’une anomalie apparaît, "pour voir s’il y a un lien ou pas avec la vaccination".
Pour le Centre de crise, c’est ce qui s’est passé dans le cas AstraZeneca, "cela se passe tous les jours avec un tas de vaccins" et ce n’est "pas relayé dans la presse". Il s’agit donc d’une "procédure banale, normale, même pour ces vaccins préparés plus rapidement que vaccins classiques".
Le vaccin s’impose comme "une pierre angulaire"
Mais en quoi consiste la vaccination ? Le Centre de crise a tenu à le rappeler ce mercredi. La vaccination pour une maladie infectieuse virale "pour laquelle on n’a pas de traitement s’impose comme une pierre angulaire", précise Yves Van Laethem parlant du "miracle" des vaccins contre la rougeole ou la polio lors de leur introduction dans les années 50.
Comment fonctionne un vaccin ? Le principe général est de "mettre en présence une personne vaccinée avec une partie du microbe" afin de "développer des moyens de défense" sans pour cela devenir malade. "On ne va pas donner un virus vivant ou entier, mais un petit bout". Lequel ? Une particule, une protéine du virus qui dépasse sa structure. Il s’agit d’un "spike", une des épines de sa couronne (NDLR : d’où le nom corona) qui sort du virus et qui permet "d’entrer dans nos cellules". L’objectif du vaccin est d’empêcher que cette protéine ne rentre. "C’est le même principe que pour la grippe".