Environnement

Vaccin contre le Papillomavirus : le point sur ses effets secondaires et ses bénéfices après l’épidémie de malaises dans une école

© Getty Images

Au terme d’une séance de vaccination organisée dans une école de Morlanwelz, 18 élèves ont eu de légers malaises. Ils venaient de recevoir un vaccin contre le papillomavirus. Ce vaccin HPV est désormais proposé à tous les étudiant(e)s du secondaire de la Fédération Wallonie-Bruxelles car il prévient des risques d’infection et de cancers importants. Alors faut-il s’inquiéter de cette épidémie de malaises parmi des jeunes ados ?

Paloma Carillo Santisteve, Médecin responsable du programme des vaccinations pour la Fédération Wallonie-Bruxelles temporise : "Ce sont des effets indésirables bien connus, décrits dans la notice et dans la littérature scientifique. Ce sont des syncopes, des malaises vagaux en langage courant, on peut tomber dans les pommes. C’est un effet fréquent en particulier chez les ados, une anxiété, un stress que procure la séance de vaccination plus que les produits ou le vaccin lui-même."

Une question "d’effet de groupe", pas de sécurité du vaccin

Mais les raisons de cette épidémie soudaine de malaises sont à chercher ailleurs. La responsable wallonne des vaccinations explique : "Il s’agit d’un effet de groupe qui est aussi très bien connu. Ici, nous vaccinons contre le papillomavirus depuis plus de 15 ans et il y a déjà eu des situations similaires entre autres il y a deux ans avec cinq enfants en même temps. En Colombie, par exemple, 200 enfants sont tombés dans les pommes lors d’une séance de vaccination."

Pour elle, la sécurité du vaccin n’est pas remise en question. Il a été administré à des millions de jeunes filles au départ, puis aux jeunes garçons. Il a été très bien testé et a fait l’objet d’un suivi de très près. Il est associé à très peu de réactions allergiques ou auto-immunes. Hormis de petites douleurs au lieu de l’injection, quelques maux de tête, un peu de fatigue ou de fièvre, la liste des effets secondaires fréquents s’arrête là. Les effets graves ajoute-t-elle, concernent une dose sur un million.

Un vaccin bien toléré qui permet d’éviter de nombreux cancers

Reste que le vaccin protège contre le papillomavirus. Philippe Simon, gynécologue à l’hôpital universitaire de Bruxelles (HUB) Erasme-Bordet insiste : "C’est une infection très répandue, transmise lors de contacts sexuels. Près de huit personnes sur dix seront infectées, un jour. La majorité d’entre eux arrive à l’éliminer mais malheureusement chez certains, le virus s’incruste et peut induire un cancer du col de l’utérus, de la vulve ou de l’anus. Beaucoup de cancers ORL (nez, gorge, oreilles) sont aussi liés à ces infections par papillomavirus. Le vaccin est très bien toléré et très efficace."

Le Docteur Paloma Carillo Santisteve ajoute : "Le vaccin HPV permet aussi de lutter contre des verrues génitales souvent difficiles à traiter. Il a prouvé son efficacité au fil des ans pour éviter énormément de décès liés aux lésions précancéreuses et aux verrues."

80% des jeunes flamands vaccinés contre moins de 50% de Wallons

En Flandres, 80% des jeunes sont vaccinés, mais en Fédération Wallonie-Bruxelles, moins de 50% le sont. "Si on se vaccine, ce n’est pas seulement pour se protéger soi-même mais aussi pour protéger les autres": rappelle le gynécologue. "On n’est plus infecté par le papillomavirus et on ne le transmet donc pas. Si 80% des jeunes filles sont vaccinées, la vaccination des garçons n’est presque plus nécessaire, on a ce qu’on appelle une protection de groupe. Pour les jeunes francophones, ce n’est pas le cas. Voilà pourquoi, la vaccination des garçons y est recommandée."

Chaque année, en Belgique, on déplore 600 cancers du col de l’utérus et 650 cancers entre autres génitaux.

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