Coronavirus

Vaccination obligatoire pour tous : un débat au Parlement avant la fin de l’année

La ministre de la santé wallonne, Christie Morreale, estime que le débat sur la vaccination obligatoire pour tous pourrait être discuté au Parlement d’ici la fin de l’année.

© RTBF

La vaccination du personnel soignant sera obligatoire au 1er avril 2022. Mais qu’en est-il de la vaccination pour tous ? Les Belges qui le souhaitent pourront profiter d’une troisième dose, une dose de "boost", au printemps 2022. Et les non-vaccinés ? Seront-ils bientôt obligés de recevoir leurs injections ? "Je dis depuis plusieurs mois qui si on n’arrive pas à passer l’automne ou l’hiver parce que l’on doit reporter d’autres soins (intensifs hors covid, ndlr), il faut pouvoir débattre de tout ce qui tend vers une obligation vaccinale pour avoir une adhésion plus forte", a affirmé sur le plateau de QR le débat ce mercredi la ministre wallonne de la Santé, Christie Morreale (PS). "Ce débat démocratique doit se faire au Parlement avec le comité bioéthique", poursuit-elle. "Le Codeco a aujourd’hui demandé au commissariat général, à Pedro Facon, de venir avec des propositions de concertation avec le comité bioéthique, de voir juridiquement ce qu’il pourrait en être", a-t-elle précisé avant de confirmer que le débat (et non l’aboutissement) pourrait aller vite, avant la fin de l’année.

Pour Alain Maron, ministre bruxellois de la Santé, le débat doit avoir lieu et être "nourri scientifiquement", mais la décision ne doit pas être prise prématurément.

"Concernant la vaccination obligatoire pour tous, j’ai deux regrets", ajoute Jean-Michel Dogné, directeur du département pharmacie à l’UNamur et membre de la TaskForce Vaccination. "Le premier, c’est que l’on pose le débat maintenant. Il aurait dû être mené plus tôt. Il y a un an, le comité bioéthique rédigeait un document qui mentionnait clairement que c’était une discussion qu’il faudrait mettre sur la table sans trop tarder." Débat qui aurait dû avoir lieu dans tous les cas selon le directeur. "L’erreur serait de ne pas débattre. Et la deuxième erreur serait de tirer des conclusions avant de débattre. Il y a toute une série de notions à prendre en compte dont la question de savoir si nous sommes arrivés à bout de la vaccination sur base volontaire, si les vaccins montrent toujours des bénéfices aussi importants."

Un phénomène de "vidange sociale"

Pour Jean Van Hemelrijck, psychologue et psychothérapeute à l’UCLouvain, débattre de ce sujet plus tôt aurait permis d’éviter un phénomène de "vidange sociale" et donc, une division de la société. "Le sentiment qui a pu apparaître est que la vaccination allait apporter des réponses et nous débarrasser du virus. Puis cette promesse n’a pas été tenue. Tout à coup apparaît l’idée d’une vaccination obligatoire comme solution qui apporterait une réponse à une promesse qui n’a pas été tenue. Tout le monde se demande pourquoi on propose la vaccination obligatoire maintenant et pas il y a un an. Dès lors, on offre sur un plan psychologique l’occasion de déplacer la peur sur la colère contre l’autre. On voit alors apparaître un vieux phénomène que les sociétés ont toujours produit : le bouc émissaire. Aujourd’hui, le bouc émissaire est le non-vacciné qui expulse sa peur vers celui qui l’incarne. C’est la vidange sociale."

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Articles recommandés pour vous