Valère Burnon : pianiste belge aux ambitions internationales

© Marc Prévot Photography

Par Philomène Parmentier via

En ce troisième jour de la Belgian Music Week, nous prenons la route vers Marche-en-Famenne. Perché sur les hauteurs de Marche, c’est dans une maison familiale que nous rencontrons Valère Burnon. Jeune musicien international qui, après avoir étudié en Allemagne, suit désormais des cours en Italie, nous raconte son parcours. Découvrez ce jeune belge que rien n’arrête et qui va toujours plus loin pour enrichir sa pratique du piano.

Valère Burnon est un jeune musicien belge de 23 ans, si aujourd’hui il étudie à Imola en Italie, son parcours musical a débuté à Marche-en-Famenne.

Son aventure commence à l’Académie de Marche où il suit des cours de violon. C’est un peu par hasard qu’il s’essaye au piano, en jouant sur un synthétiseur chez lui. Le jeune violoniste s’est ainsi découvert quelques aptitudes au piano. Ses parents lui ont donc proposé de suivre des cours privés avec Émilie Chenoy, il a ensuite intégré la classe de Marie-Paule Cornia au Conservatoire Royal de Liège.

Pianiste et globe-trotteur

Un début de parcours qui a donné envie au jeune pianiste d’approfondir ses compétences et d’élargir ses horizons. C’est ainsi qu’il s’est envolé pour trois ans en Allemagne dans la classe de Florence Millet à la Hochschule für Musik und Tanz Köln. Son « Master of Music » en poche et avide de nouvelles expériences, Valère est reçu à la prestigieuse Accademia Pianistica : Incontri col maestro à Imola. C’est donc en Italie que notre pianiste marchois se perfectionne désormais, aux côtés du pianiste ukrainien Leonid Margarius.


Mais comment le petit garçon qui apprend le violon à l’Académie de Marche-en-Famenne est-il devenu pianiste international ?

 

Valère ne s’est jamais vraiment interrogé au sujet de son futur métier ou plutôt, il a toujours su que sa passion allait devenir son métier. Il a toujours voulu se diriger vers le domaine musical. S’il a fait ses débuts au violon, la découverte du piano a donné une dimension supplémentaire à son expérience musicale. Instrument complet, ce qui passionne le plus Valère avec le piano, c’est cette possibilité de créer une musique symphonique tout seul. Même s’il apprécie particulièrement le côté lyrique du violon, le piano reste son instrument de prédilection.

Il y a quelques années, il jouait encore du violon dans des orchestres amateurs comme avec l’Orchestre Symphonique des Étudiants de Louvain-la-Neuve. Désormais, il se consacre exclusivement au piano, mais n’est pas fermé à l’idée de rejouer un jour du violon.

Pour faire de son rêve une réalité, Valère a su se donner les moyens. Il s’est intéressé aux meilleures écoles d’Europe et a décidé d’y tenter sa chance. C’est ainsi qu’il a étudié trois ans à Cologne et qu’il étudie désormais en Italie. Mais au-delà du cursus académique, ce qui intéresse Valère, c’est de pouvoir se faire connaître à l’étranger, indispensable en tant que musicien.

Débuter sa carrière en pleine pandémie

Si Valère Burnon a des ambitions internationales, cela ne l’empêche pas d’avoir des objectifs en Belgique. Son grand rêve serait de participer au Concours Reine Élisabeth. C’est pourquoi il se prépare activement à ce Concours. C’est aussi cela le travail de jeune musicien, se préparer à de nombreux concours nationaux ou internationaux. Dans cette optique, Valère prépare actuellement le Concours Cliburn aux États-Unis, sans oublier son objectif belge.

Les concours sont pour Valère un plus pour démarrer une carrière. Après avoir enregistré un disque sorti en novembre 2020, Valère continue d’accroître sa notoriété en participant à de nombreux concours. Malheureusement, le COVID a contrecarré les plans et concerts, du jeune pianiste qui espère pouvoir se faire connaître lors de grands concours internationaux, pour avoir plus d’opportunités de se produire sur scène.

Valère nous explique ce qui a changé pour lui depuis le covid : "La grande différence, je pense que c’est sur tous les projets à court terme, que j’avais en abondance auparavant, qui maintenant, sont devenus des projets à long terme comme des participations à des concours internationaux. J’ai dû apprendre à gérer de manière différente des perspectives différentes, c’est sans doute ça qui a changé. J’espère revenir plus tard au monde que j’avais avant, avec beaucoup de projets."

Suite à la pandémie, Valère est plus souvent en Belgique. Maintenant, il n’étudie plus à proprement parler à l’étranger, il fait des allers-retours en Italie pour suivre ses cours à Imola très régulièrement.

Pochette de l’album enregistré par Valère Burnon en novembre 2020
Pochette de l’album enregistré par Valère Burnon en novembre 2020 © Azur Classical

Ce qui plaît particulièrement à Valère avec le piano c’est l’étendue des possibles proposée par l’instrument. Piano solo, chambriste ou concertiste, il existe énormément de pièces à jouer, de mélodies à faire découvrir, c’est cette multitude des possibles qui a séduit Valère. Même s’il a un attrait particulier pour le programme soliste, il aime également la musique de chambre et concertiste, mais les occasions de jouer ces programmes sont plus rares pour notre pianiste.

Stylistiquement, Valère apprécie le romantisme de Rachmaninov, l’impressionnisme de Debussy, Ravel ou encore la musique contemporaine de Messiaen. Son intérêt ne se limite pas au monde musical, "je m’intéresse à tout sans être omniscient", tels sont les mots de Valère qui nous explique la nécessité de s’intéresser aux autres formes d’expression d’un mouvement. Parfois, les peintures peuvent être mises en musique, les liens entre différentes formes d’art sont parfois très marqués surtout pour le mouvement impressionniste.

En plus de s’intéresser au mouvement artistique, Valère s’intéresse beaucoup aux compositeurs qu’il interprète. Par exemple, lorsqu’il a joué l’avant-dernière sonate de Franz Schubert, le jeune pianiste a ressenti le besoin de comprendre ce qu’avait éprouvé Schubert à l’époque. Pour Valère Burnon, le secret lorsque l’on est interprète, et particulièrement en musique classique, c’est de ne pas se limiter aux notes, mais d’ouvrir son esprit à l’histoire, au contexte global dans lequel la pièce a été composée.

Il existe une longue lignée de grands pianistes, beaucoup de pianistes ont marqué l’histoire de la musique. Mais être pianiste dans les années 50 et être pianiste en 2022 sont deux choses très différentes. Pour Valère, "si auparavant, il y avait une volonté de jouer du piano sans forcément le montrer, de s’extérioriser, de communiquer des choses simples. Aujourd’hui, on n’est plus dans des choses plus compliquées, dans un attrait plus ostentatoire de l’art pianistique." La communion entre ces deux styles offre une esthétique unique que Valère essaye de développer.

Si Valère a de nombreux objectifs très tangibles, il a également un objectif plus sensible. Il souhaite, lorsqu’il est sur scène, pouvoir offrir un moment unique au public et lui transmettre sa passion ainsi que l’émotion de l’œuvre interprétée.

À 23 ans, Valère Burnon a déjà un parcours impressionnant et ce jeune pianiste n’est pas prêt de s’arrêter. Un artiste prometteur à suivre sur la scène belge et internationale !

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