Football

Valse des entraîneurs en D2-D3 : l’URLC, Namur, Aische et Mons changent d’approche

© raecmons.be

Depuis quinze jours, l’URLC et Mons ont confié leur destin sportif à d’autres hommes. En cette fin de semaine, Aische, en attendant Namur, dans les prochaines heures ont ou vont choisir un autre entraîneur.

A l’approche du cœur de l’automne, mais aussi et surtout face à des tableaux de marche qui ne correspondaient pas toujours aux ambitions initiales d’une direction, quelques clubs amateurs francophones de séries nationales ont été contraints ces derniers jours de procéder à des réajustements en matière de prise en charge sportive de leur noyau.

Ainsi, depuis qu’il est venu en aide au duo Christopher Luhaka-Fred Salem, délégués de la direction derrière l’entraîneur Jean-Claude Massano, démissionnaire voici quinze jours, le nouveau staff sportif de l’URLC (D2 acff) composé de Bernard Gaspard (T1), Frédéric Blairon (T2), Manory Delferrière (TK), Grégory Dujacquier, préparateur physique ou encore Olivier Maiuri (T3) a aidé le groupe joueurs à signer deux victoires qui ne sont pas passées inaperçues : à Tubize-Braine d’abord (2-3), puis contre Meux (4-3).

La nouvelle cellule sportive louviéroise est composée d’anciens membres actifs de l’école des jeunes de l’Olympic de Charleroi (Nationale 1) que le nouveau président-joueur-directeur sportif quadragénaire Mohamed Dahmane et la nouvelle direction… turco-bulgare des Dogues n’avaient plus prévu dans leur organigramme.

Peut-on écrire qu’aujourd’hui, l’entraîneur Bernard Gaspard et ses adjoints s’autogèrent notamment d’un point de vue défraiements depuis qu’ils sont liés à une nouvelle asbl (La SAMS, pour subsides-aides-multi-services), dont le premier objectif est d’offrir une structure administrative et financière plus professionnelle à l’URLC ?

Cette structure carolo a en tout cas signé un accord avec les deux asbl de l’US Centre – équipe première et centre de formation – sans pour autant que tous les actionnaires de la TF Invest, propriétaire du l’URLC ne soient consultés au passage. Bien qu’il n’y ait pas d’obligation formelle en la matière, ce nouvel épisode en dit long sur la façon dont le grand patron français Adrien Fuchs fonctionne toujours en sous-marin, tandis que, par ailleurs et, malgré leurs promesses de départ, les joueurs pros Neeskens Kebano et Serge Aurier n’ont pas vraiment investi dans le club louviérois.

En attendant, les récentes belles victoires sur les terrains de la D2 acff des Zenadji, Ba et consorts sont venus apporter un sacré rayon de soleil à un club hennuyer ne comptant plus guère qu’une soixantaine de jeunes alors qu’ils étaient encore quatre cents voici deux ans sur place !

La Louvière Centre sera-t-il à nouveau conquérant et victorieux chez le leader Warnant ce dimanche ? Cela prouverait en tout cas que les nouvelles têtes aidantes sont sur un bon chemin.

On jugera donc dans la durée.

Namur et ses envies de N1 dans le court terme cherche son nouveau T1

Dans la même série, l’Union Namur du parfois insondable président Bernard Annet vient également tout juste de se séparer de son entraîneur Olivier Defresne.
Dans la même série, l’Union Namur du parfois insondable président Bernard Annet vient également tout juste de se séparer de son entraîneur Olivier Defresne. © Tous droits réservés

Dans la même série, l’Union Namur du parfois insondable président Bernard Annet vient également tout juste de se séparer de son entraîneur Olivier Defresne. Celui-ci s’est retrouvé coupable d’un manque d’ambition, lorsqu’il a osé dire à son patron qu’il n’avait pas un noyau pour jouer le titre dès cette saison. Clairvoyant ou pas, après ou avant des revers face à l’Union U23, Binche, Verlaine ou Ganshoren en pleine première tranche du championnat, l’entraîneur de Biesme avait de facto signé son arrêt de mort. Derrière toute cette histoire, il faut aussi parler de pression qui n’était plus bien vécue depuis un certain temps par celui qui fut aussi joueur chez les Merles par le passé.

Bernard Annet, qui répète inlassablement son souhait de rejoindre la Nationale 1 pour alors mieux " vendre " l’image de son club et bénéficier notamment et, par exemple aussi de rentrées venues du milieu pro apporte, chaque saison depuis la reprise au groupe Graulus-Roméo quelques centaines de milliers d’euros sur place. Cette avance en compte courant pourra toujours être récupérée plus tard. Le business model s’appuie sur un apport personnel durant trois saisons, ce qui explique par exemple pourquoi Bernard Annet a voulu faire signer des contrats de trois ans à la majorité de ses joueurs et pourquoi il n’y a pas de temps à perdre dans la progression sportive du club.

En coulisses toujours, le président sait qu’il devrait, sans trop de soucis faire partie des clubs de D2 acff en ordre d’un point de vue infrastructures pour l’obtention d’une licence Nat 1.

Il semble acquis que l’Union Namur jouera au stade Adeps de Jambes en 2022-2023, la Ville étant d’accord pour finaliser quelques aménagements prochainement.

Enfin, il nous revient encore que des contacts ont été entrepris pour attirer dans le CA de nouvelles têtes, autrement dit des personnes susceptibles aussi d’amener un peu de cash.

Jusqu’alors, si une ou l’autre rencontre ou contact rapide a bien eu lieu, ils n’ont rien donné de concret. En cette fin de semaine, la priorité numéro un du président est de dénicher le nouvel entraîneur, apte à batailler pour une montée un niveau plus haut. Marco Casto (ex-Meux) et Thierry Blindenbergh (ex-RCS Brainois et Walhain) ont été sondés, mais ont poliment décliné l’appel du pied, l’un, pour une raison d’envie et de vie de famille, l’autre, notamment pour des questions d’horaires de travail. "Au moment où nous entamons ce vendredi en fin de matinée une réunion à ce sujet, nous avons vingt candidatures sur la table, précise Michel Istace, nouveau manager opérationnel de l’Union Namur depuis quelques mois. Parmi celles-ci, il y a des coaches en place dans leur club.
Une priorité ? Celle d’attirer quelqu’un possédant la licence UEFA-A d’entraîneur en poche. Attention, puisque notre T2 (Jérôme Patris) part en cette fin de semaine coacher à Aische, on pourrait imaginer un duo avec un T1 qui n’a pas le diplôme en ce moment. J’ai le sentiment que le président aura pris sa décision d’ici dimanche soir, histoire que le T1 ou le nouveau duo T1-T2 prépare au mieux la prochaine échéance à l’URLC."

Parmi les candidatures certaines, on retiendra, vendredi celles de Tibor Balog (ex-Tubize-Braine et Wavre), Alain Barbier (ex-Beauraing), ou Michael Desille (ex-Loyers).

En attendant d’y voir plus clair, le fidèle T2, Jérôme Patris coachera encore les Merles face à Stockay, samedi soir, afin de tenter de terminer le travail sur place en beauté, l’intéressé ayant été entretemps nommé jeudi soir comme nouveau coach de Aische (D3 acff).

Jérôme Patris entame une carrière d’entraîneur principal à Aische

Jérôme Patris entame une carrière d’entraîneur principal à Aische
Jérôme Patris entame une carrière d’entraîneur principal à Aische © Fred Moisse

Lassé lui aussi par des commentaires en interne d’une partie de son groupe au lendemain d’une défaite à domicile face à Ath-Ostiches, l’entraîneur Manu Rousselle a, voici quinze jours jeté le gant à Aische (D3 acff). Depuis, le T2, Nicolas Pirard a réussi un six sur six avec le groupe.

Dépourvu de diplôme UEFA A, l’intéressé a dû se contenter d’un statut d’intérimaire.

Depuis ce dernier jeudi soir, il sait désormais qu’il devra laisser la place d’entraîneur principal au Brabançon ou Carolo d’adoption, comme il aime le dire, Jérôme Patris, 35 ans.

L’ancien T2 d’Amaury Toussaint à Waterloo en P2 et P1 est devenu brièvement entraîneur principal intérimaire à Namur (en D3 acff) au lendemain du départ de Zoran Bojovic et juste avant l’arrivée d’Olivier Defresne. La vraie aventure de T1 débute donc aujourd’hui à Aische, dans l’entité d’Eghezée.

"Je serai présent au derby de dimanche à la Jeunesse Tamines avec Aische, précise l’ex-beau-fils d’un certain Felice Mazzu. Mais Nicolas Pirard fera et coachera encore seul l’équipe. J’entamerai mon travail mardi soir lors d’un amical face au FCO Namur. J’ai été très bien reçu par les joueurs et les membres du comité, jeudi soir. Le courant est passé illico. J’espère que nous sommes partis pour une bonne et longue période. L’ambition minimum est de rester dans la colonne de gauche, mais je sais aussi qu’Aische a les joueurs pour disputer un tour final. Ce n’est pas une obligation, il y a des paramètres qu’on ne maîtrise pas, comme les blessures et absences forcées, mais on doit mettre tout en place pour y participer à nouveau."

Frédéric Herpoel concentrait trop le pouvoir sportif entre ses mains à Mons

Le plus gros remue-ménage de ces dernières semaines a eu lieu à Renaissance Mons avec l’arrivée de Dante Brogno comme T1.
Le plus gros remue-ménage de ces dernières semaines a eu lieu à Renaissance Mons avec l’arrivée de Dante Brogno comme T1. © Tous droits réservés

Toujours dans cette série A de D3 acff, le plus gros remue-ménage de ces dernières semaines a eu lieu à Renaissance Mons, considéré au départ comme un des favoris.

Au lendemain de la défaite de son équipe à Monceau, l’entraîneur Laurent Demol, fatigué aussi par la pression et surtout la difficulté de mettre en place une équipe compétitive optait pour une démission. Dans la foulée, le président Hubert Ewbank limogeait le président sportif Frédéric Herpoel, coupable à ses yeux de concentrer à l’excès le pouvoir sportif entre ses mains, l’ancien gardien pro de Gand étant peu enclin au dialogue dans son domaine avec ceux qui apportent les solutions financières. "Laurent Demol et Frédéric Herpoel étaient également fort liés, explique Gillian Hermand, responsable de la communication à Mons depuis deux ans et demi.

Qu’ils tournent la page à un moment donné presque de concert n’est peut-être pas un hasard, même si les raisons diffèrent. Les efforts financiers consentis durant l’été dernier exigeaient d’autres résultats, une autre approche. Nous avons reçu beaucoup de candidatures pour reprendre la fonction de Laurent Demol. Celle qui nous a le plus mobilisé toute une semaine, c’était celle de Dante Brogno. Au départ, l’intéressé trouvait le noyau pas assez équilibré sportivement parlant.

Chacun a pu s’expliquer et Dante sait que s’il faut faire une correction du noyau au mercato de mi-saison, on le fera. Le Français Nicolas Huysman, passé par les Francs Borains, le Gantois David Gevaert et le Hongrois Tibor Balog figuraient bien parmi les candidats très intéressés par une venue chez nous. Mais même si les noms ont circulé à droite et à gauche dans les médias, nous n’avons jamais vraiment sondé Marco Casto, Olivier Suray ou Didier Beugnies. "

Les débuts de Dante Brogno comme T1 à Mons n’ont pas été une promenade de santé.

Après une courte victoire face au RCS Brainois (1-0) en fin de match, les Dragons ont chuté sur l’étroit terrain gras de Manage sur le même score arsenal. Heureusement, il y a eu très rapidement la nette victoire du week-end dernier à Tournai (0-3).

Pour l’heure, les Montois restent à six points de la première place et iront défier le leader Onhaye, dans deux week-ends.

"Le 4-3-3 mis en place par Laurent Demol et Frédéric Herpoel a été mis de côté, reprend Gillian Hermand. Dante Brogno tente plutôt le 3-5-2 et la sauce semble se lier. Notre attaquant David Cardon réussit un bon début de compétition, avec sept buts en treize sorties. On attend davantage de Rodrigue Mbenti, Noham Ait Oudhia et d’autres encore. Ils ont le talent, et c’est juste une question de temps. Alessandro Cordaro et Georgios Kaminiaris relèvent à peine de blessures, ils doivent retrouver du rythme. Mael Lépicier, soigne un souci au mollet. Bref, on retrouve des forces. Dante Brogno n’a jamais coaché à ce niveau. Il multiplie les séances et observe beaucoup, même les matches de notre équipe B qui évolue en P1. A ce niveau-là aussi, il a fallu revoir le staff en place. Marino D’Arcangelo est parti pour des raisons professionnelles. Pascal Nardella, qui était dans le staff élargi de la D3 a repris la fonction et collabore efficacement avec Dante Brogno. Il me semble que nous sommes remis sur de bons rails."

Mons, qui ne souhaite pas jouer son gros derby contre Symphorinois le mardi 1er novembre comme le calendrier le prévoit toujours aujourd’hui – plus de 2500 personnes présentes l’an dernier et au-delà des 100 repas VIP organisés – mais plutôt le 26 novembre en soirée (NDLR : Une réunion est prévue en début de semaine prochaine à l’Acff à propos de ce calendrier) continue par ailleurs sa restructuration. Johan Ximenez, directeur commercial a été engagé à temps plein voici peu, tandis qu’une figure emblématique pour accompagner Chris Godry à la tête du centre de formation va être tout prochainement annoncée.

"Nous allons mettre en place un comité des jeunes d’ici la fin de l’année, conclut Gillian Hermand. L’exemple de la Raal tout proche nous inspire. Il faut que nous ayons un centre de formation au top, au risque de voir partir un moment nos bons éléments dans un centre élite comme celui des Loups. Nous conserverons les meilleurs chez nous et dirigerons les autres vers les clubs avec qui nous sommes en partenariat dans la région. Ceux-ci nous enverront aussi leurs meilleurs éléments. Chacun sera gagnant."

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