Varda par Agnès : la leçon de cinéma comme autoportrait

Sur les planches d’un théâtre parisien, une chaise de réalisatrice sur laquelle on peut lire "AGNES V.". Les spectateurs et spectatrices s’installent à l’instar de la cinéaste, reconnaissable entre toutes grâce à sa légendaire chevelure bicolore. Face à cette salle comble, Agnès Varda s’apprête à dérouler le fil de sa carrière pour revisiter avec joie sa filmographie.

Que le cinéma soit fiction, documentaire ou – souvent – les deux à la fois, Agnès Varda a consacré sa vie à filmer la majorité silencieuse dans Les commerçants de Daguerréotypes mais aussi les minorités en révolte dans Les Black Panthers ou encore les combats féministes dans L’une chante, l’autre pas. En parcourant son œuvre foisonnante, elle revient sur les rencontres qui ont changé sa vie, commente ses inspirations et explique sa méthode qu’elle aime nommer "cinécriture".

Mais cette masterclass de la cinéaste s’enrichit d’extraits de films ou de séquences inventives illustrant le propos, à l’image de cette scène sur un travelling en rase campagne avec Sandrine Bonnaire pour parler de son rôle de Mona, la jeune fille en errance de Sans toit, ni loi.

Dans cet ultime film, Agnès Varda nous ouvre les portes de son univers et dresse en filigrane son autoportrait : celui d’une cinéaste de 90 ans qui sait que la fin est proche et qui nous partage en héritage une dernière leçon de cinéma.