Guerre en Ukraine

Varsovie saisit un ancien site diplomatique russe surnommé "nid à espions", pour l'offrir à l'Ukraine

Le maire de Varsovie a saisi le 11 avril 2022 un ancien site diplomatique soviétique puis russe, surnommé "nid d'espions" et objet d'un conflit juridique entre les deux pays, pour l'offrir à l'Ukraine.

© Belgaimage

Le maire de Varsovie a saisi lundi un ancien site diplomatique russe, objet d'un litige juridique entre les deux pays et surnommé "nid à espions", pour l'offrir à l'Ukraine.

Surnommés "Szpiegowo" (nid à espions) par les Varsoviens, des bâtiments d'une dizaine d'étages construits dans les années 1970 dans le sud de la capitale étaient utilisés par le passés par les diplomates soviétiques, puis par l'ambassade russe.

Pratiquement vides depuis les années 1990, le site est en grande partie délabré aujourd'hui et fait l'objet d'un long contentieux juridique entre la Pologne et la Russie, cette dernière revendiquant toujours la propriété.

Le site a été construit dans le cadre d'un accord d'échange de terrains entre la Pologne et l'Union soviétique en 1974. À la suite de cet accord, Moscou a reçu neuf propriétés en location à Varsovie. La partie soviétique devait offrir à la Pologne des terrains analogues situés à Moscou, mais ne l'a jamais fait. 

En 2008, Varsovie a dénoncé ces accords et réclamé la restitution des biens.

En 2016, un tribunal polonais a ordonné à la Russie de remettre les bâtiments et de verser 7,8 millions de zlotys (1,7 illion d'euros) en compensation pour occupation illégale, ce que Moscou refuse de faire.

Nous avons repris le soi-disant 'nid à espions', nous voulons le transmettre à nos amis ukrainiens

"Nous avons repris le soi-disant 'nid à espions', nous voulons le transmettre à nos amis ukrainiens", a déclaré à la presse le maire de Varsovie qui est entré dans les bâtiments accompagné notamment d'un huissier de justice et l'ambassadeur de l'Ukraine en Pologne, malgré les protestations d'un diplomate russe présent sur place.

"Je voulais mettre le drapeau ukrainien ici aujourd'hui. Mais nous ne voulons pas le faire avec des gros sabots, comme les Russes. Nous attendrons la fin des procédures", a déclaré à la presse l'ambassadeur de l'Ukraine Andrï Destchitsia. 

Le site "servira certainement l'Ukraine et les Ukrainiens. Peut-être y aura-t-il une école, peut-être un jardin d'enfants, peut-être des appartements. Nous voulons le faire légalement, pas comme les Russes", a-t-il ajouté.

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous