Tendances Première

Végétarisme chez les enfants : les conseils et mises en garde de deux spécialistes de l'ONE

Tendances Première : Le Dossier

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Par Nadine Wergifosse via

À l’heure actuelle, notre mode d’alimentation s’est fortement diversifié et répond à des questions éthiques, environnementales et économiques : flexitarisme, végétarisme, végétalisme… Entre le choix des parents et ceux des enfants, comment trouver l’équilibre ? A quoi faut-il être attentif pour éviter les carences ? Les besoins sont-ils particuliers pour les enfants ? Sylvie Anzalone, porte-parole de l'ONE et Amal Alaoui, diététicienne pédiatrique, livrent des réponses dans Tendances Première.

En tant que parents, deux questions peuvent être posées concernant l’alimentation :

  • Quelles sont les valeurs que je souhaite transmettre ?
  • Est-ce que mes besoins nutritionnels vont répondre à ceux de mes enfants ?

Alice, maman de deux enfants de neuf et onze ans témoigne : "On essaie de cuisiner des repas faits maison mais je n’ai pas toujours des idées de repas sans viande. C’est quelque chose que j’aimerais réussir à changer pour nos repas au quotidien. La difficulté est que pour nos enfants, un repas sans viande n’est pas un repas complet même s’ils sont sensibilisés à l’environnement".

Pour permettre ce changement au sein des repas de famille, l’ONE propose un accompagnement. Depuis 2013, des journées de l’ONE sont organisées autour du végétarisme. On y parle des six principaux modes alimentairesLes milieux d’accueil de la petite enfance repartent avec de nouvelles recettes, et prennent conscience que les enfants végétariens ont besoin d’un suivi par un médecin et/ou un diététicien.

Le végétarisme ne s’improvise pas

"La grossesse, l’allaitement, la toute petite enfance, l’enfance et l’adolescence sont des périodes où les besoins sont décuplés. On doit donc veiller à ce qu’il n’y ait pas de carences" prévient Sylvie Anzalone, porte-parole de l’ONE : .

Amal Alaoui, diététicienne pédiatrique à l’ONE explique : "De plus en plus de parents ont conscience de l’impact de l’alimentation sur la croissance et le développement psychomoteur et cognitif de leur enfant. Manger moins de viande pose la question de ‘comment pallier cette absence’ ? Ainsi, les 1000 premiers jours, depuis la conception jusqu’aux deux ans de l’enfant, sont déterminants et font charnière dans un sens positif ou négatif. Les carences qui seraient présentes alors, auraient des répercussions même à plus long terme. Dans un contexte de végétarisme, l’aliment de base est le lait maternel ou si pas un lait adapté aux besoins du nourrisson. Si la maman est végétalienne, une complémentation en vitamine B12 est fondamentale que les parents peuvent donner avec un lait de riz enrichi de cette vitamine nécessaire au fonctionnement normal du cerveau, du système nerveux et à la formation du sang. Un binôme médecin et diététicien peut prescrire des compléments si nécessaire et accompagner les parents pour vérifier que tout va bien".

© Getty Images

Les enfants influencent leurs parents

Nos choix d’adultes avec nos valeurs et nos croyances selon notre contexte socioculturel déterminent ce que nous mangeons. Pour Sylvie Anzalone : "Aujourd’hui, décider de ce que l’on va mettre dans nos assiettes est un choix de santé, un choix éthique et donc politiqueComme l’enfant est confronté à l’extérieur avec d’autres valeurs que celles du cadre familial, il découvre d’autres choix possibles".

Des enfants parfois très jeunes voient des images liées à la souffrance animale et se positionnent pour devenir végétarien. Cette tendance se développe de plus en plus à notre époque. Ce sont les enfants qui pour des raisons éthiques, écologiques et économiques ouvrent l’esprit des parents pour une alimentation végétarienne ou flexitarienne.

Retirer simplement la viande de l’assiette est insuffisant

"Plus le végétarisme est restrictif par rapport au règne animal, plus on augmente le risque de différentes carences nutritionnelles. Le parent doit développer des techniques de nutrition qui permettent l’absorption des minéraux nécessaires à l’enfant comme celle de tremper les céréales et légumineuses dans de l’eau, plusieurs heures, voire jours ou encore de cuire les flocons d’avoine plutôt que de les manger cru dans un muesli" précise Amal Alaoui qui signale que "quel que soit notre mode alimentaire, veiller à l’origine de l’aliment et éviter les aliments transformés".

Le conseil de la santé a édité un guide téléchargeable sur le végétarisme pour éviter les carences. Pour rappel, l’aide d’un professionnel qui pourra donner des conseils alimentaires adaptés pour éviter les carences est hautement recommandé.

► Découvrez l’intégralité de cette émission dans le podcast de Tendances Première ci-dessus.

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma... Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous