Economie

Véhicules électriques : la bataille est engagée entre les constructeurs pour s'assurer l'approvisionnement des métaux précieux

© Getty Images - RTBF

Un des enjeux essentiels pour l’industrie automobile aujourd’hui, c’est le développement de la voiture électrique et l’approvisionnement en métaux rares : lithium, cuivre, nickel ou encore cobalt.

Une préoccupation tellement essentielle que des géants comme Tesla, Renault ou BMW se livrent une compétition sans merci pour passer des accords avec des groupes miniers pour garantir leur approvisionnement.

Et il y a effectivement de quoi s’inquiéter devant l’instabilité de certains régimes politiques. C'est notamment le cas en Afrique où se trouvent une grande partie des métaux rares si convoités. Et le continent fait aussi face aux accusations de violation des Droits de l’Homme ou d’atteintes graves à l’environnement.

Tesla, futur groupe minier ?

Tesla, par exemple, a déjà conclu des accords avec le groupe chinois Ganfeng Lithium ou des sociétés comme Manono en RDC, le groupe brésilien Vale et d’autres sociétés pour acheter les matières premières nécessaires à la fabrication de ses véhicules.

Et Elon Musk, qui ne fait jamais les choses à moitié, envisage désormais d’investir dans de grands groupes miniers.

Dans cette optique, il a entamé des négociations avec Glencore, le géant anglo-suisse des matières premières et l’un des premiers recycleurs de batterie au monde.

Les discussions patinent semble-t-il sur des questions environnementales. C’est que Tesla soigne particulièrement son image de producteurs de véhicules " verts ".

Des besoins en croissance exponentielle

Pourtant, ces considérations ne devraient pas peser très lourd face à l’explosion des besoins en métaux rares.

Pour la fabrication des batteries, il faudra d’ici 2035, six fois plus de lithium, deux fois plus de nickel et sept fois plus de graphite qu’aujourd’hui !

Or Tesla, comme tous les fabricants de voitures, dépend à 85% des Chinois qui ont investi massivement dans des mines, ainsi que dans des usines d’affinage et de fabrication de batteries.

Comment réduire cette dépendance ?

La stratégie de Tesla est une réponse à court terme. Prendre des participations dans des groupes miniers ou les racheter, c’est bien ! Mais on reste alors dépendant de fournisseurs extérieurs et à la merci de situations géopolitiques imprévisibles ou de problèmes environnementaux.

L’Europe mise d’avantage sur des sources d’approvisionnement propres. Il existe déjà 4 projets d’extraction de lithium, en Finlande, en Autriche et en Allemagne qui pourraient couvrir 80% des besoins européens pour les batteries.

La France possède une quarantaine de sites potentiels d’extraction de lithium capables d’équiper 700.000 voitures électriques.

Mais ces projets se heurtent à des nombreuses résistances d’opposants qui dénoncent l’impact environnemental très négatif d’une éventuelle exploitation de ces gisements.

De son côté, la Commission européenne veut imposer un taux de recyclage des batteries de 10% d’ici à 2035.

Un scénario bien insuffisant pour les écologistes pour qui la bataille autour des métaux rares n’est qu’un des enjeux d’un combat plus vaste : la transition automobile. Selon eux, le monde mise beaucoup trop sur les seuls véhicules électriques, dont on sait aujourd’hui qu’ils sont loin d’être tout à fait " verts " !

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