Régions Brabant wallon

Vendredis festifs à Louvain-la-Neuve : peut-être le calme après la tempête

Se dirige-t-on vers de véritables soirées festives et sans débordements, le vendredi, à Louvain-la-Neuve ? C’est du moins ce qu’espèrent des habitants depuis l’accalmie constatée ces dernières semaines. Les mesures prises par la commune semblent porter le

© RTBF jch

Le prochain vendredi soir fera à nouveau office de test. Après trois semaines d’accalmie, dont une semaine de congé logiquement plus tranquille, de nombreux habitants de la cité néo-louvaniste ainsi que les autorités d’Ottignies Louvain-la-Neuve croisent les doigts. Les soirées festives du vendredi soir semblent enfin ne plus se terminer par des débordements. C’était le cas à la veille du week-end dernier. Le parc de la Source, théâtre de débordements l’an dernier, était remarquablement calme. "Si ce calme perdure, ce sera un vrai soulagement !", nous explique Luc Tondreau, riverain du site et membre de l’association Les Amis du Parc de la Source. "L’an dernier, le vendredi soir, il y avait souvent plus de 500 jeunes, surtout des lycéens, qui faisaient la fête. Je comprends que les jeunes veuillent s’amuser. Mais quand il y a du bruit jusqu’à trois ou quatre du matin, des comas éthyliques, des bagarres et des déchets partout, c’est un problème. Il semble aussi que des éléments venus de l’extérieur soient responsables de certains problèmes rencontrés il y a quelques mois. Les mesures prises par la commune, je l’espère, vont calmer les choses. Mais il ne faudrait pas non plus que le problème soit simplement déplacé, d’autant que tout avait déjà commencé ailleurs, près du lac de Louvain-la-Neuve".

Une place des Sciences festive

Si le parc de la Source, proche du Musée Hergé et de l’Esplanade, était pratiquement désert vendredi soir, c’est parce que les jeunes fêtards avaient mis le cap sur la place des Sciences, un site qui ne compte pas de voisins proches. Ils étaient environ 200 à 250 à se retrouver sur la place et dans les bars des environs. L’ambiance était festive. La police et la bourgmestre nous l’ont confirmé, il n’y a pas eu de débordements. Un calme apprécié par la plupart des jeunes rencontrés sur place. "Nous sommes les premiers à apprécier les soirées qui se déroulent sans bagarre", nous ont-ils expliqué. "Auparavant, les soirées finissaient parfois mal, à cause de jeunes perturbateurs venus d’ailleurs. Mais nous, ce qu’on veut, c’est simplement nous retrouver entre copains, boire un pot et nous amuser. C’est clair, l’alcool peut aussi contribuer à des excès. Il y a eu des dérapages. Mais cela semble aller mieux. On espère que cela va durer. En tout cas, ici, on ne risque pas d’embêter les habitants. C’est déjà un avantage". Plusieurs filles nous l’ont assuré, il faut que la situation reste calme. "En 2021, nous avions peur en fin de soirée. Des copines ont été victimes d’attouchements. Nous ne pouvions plus partir sans être accompagnées".

Sensibilisation

Sensibiliser les jeunes, être à leur écoute, dialoguer : voilà la mission dévolue aux travailleurs sociaux présents vendredi. Parmi eux : Adrien, jeune collaborateur de l’AMO (aide en milieu ouvert) La Chaloupe, un service d’aide aux jeunes et aux familles. "Nous sommes ici pour que tout se passe bien, pour écouter les jeunes, pour assurer le vivre-ensemble". Une présence plutôt bien perçue par les fêtards : "Ils sont ici pour que la soirée reste une vraie fête. C’est mieux qu’une présence policière qui peut parfois pousser des jeunes à la confrontation." Un avis que ne partage pas tout le monde. "Moi, cela me rassure de savoir que la police veille au grain. Car en fin de soirée, cela peut déraper. Et là, je sais qu’ils peuvent intervenir et sécuriser les lieux".

Prévention et présence policière

Pour la bourgmestre Julie Chantry, prévention, travail social et présence policière peuvent se compléter. "La volonté d’apaiser les choses au niveau du parc de la Source, avec une ordonnance spécifique pour ce lieu-là, c’est un message qui est vraiment passé auprès des jeunes. Ils ont clairement lu les panneaux d’information installés au parc (ndlr : réglementation relative à l’alcool, au bruit et à la propreté publique). Ils disent avoir compris et vouloir aller ailleurs. La question, c’est de savoir si on ne va pas simplement reporter les problèmes ailleurs. Reste que pour l’instant, nous sommes plutôt positifs !"

Assurer le suivi

La bourgmestre se réjouit de voir le travail de prévention accompli par un service privé. "Mais nous allons aussi mettre en place un dispositif de prévention avec des stewards présents aux endroits sensibles. Par ailleurs, nous avons déjà pris contact avec les écoles secondaires de la région pour faire passer au mieux le message. Car nous ne voulons pas nous limiter au volet répressif. La prévention est importante. Mais il est certain que la police fait aussi son travail. Au niveau judiciaire, avec l’aide du Parquet, les services compétents tentent d’identifier les fauteurs de troubles. Des arrestations ont déjà eu lieu. Les équipes tentent aussi de vérifier la piste d’auteurs venus de l’extérieur. Enfin, nous espérons mettre en place des dispositifs de prévention avec l’université, car il y a aussi des débordements chez les étudiants, souvent liés à l’abus d’alcool. Il est donc souhaitable de collaborer".

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